Par on ne sait quelle anomalie spatio-temporelle, il y a dans les environs de Toulon du San Francisco dans l’air. Anthony Herbin raconte : « je sortais de Boreal Wood, un duo électro-pop très inspiré cold wave/shoegaze, avec pas mal de MAO, des séquenceurs, des claviers... On avait été produits par Robin Guthrie des Cocteau Twins. J’ai terminé ce projet-là avec une envie folle de rock, de simplicité, de retour à quelque chose de plus rétro. Et envie de guitare ! » Après un plongeon dans les disques de la fin des 60’s, la contre-culture et l’acid-rock (Greatful Dead, Byrds, Doors, Pink Floyd et Syd Barrett), jusqu’aux récents héritiers Tame Impala, Melody’s Echo Chamber, BJM, Black Angels et consorts, il en ressort un « Onironautes » envoûtant, plein de mélodies, embrassant les arrangements les plus divers, avec des sons de claviers et de sitar, du saxo et de la flûte... À contre-courant de la scène psyché hexagonale très anglophile, il choisit de le faire en français. « Tu rêves dans ta langue natale, tu exprimes tes sentiments le plus souvent dans ta langue natale : quand tu écris dans une langue qui n’est pas la tienne et que tu fais un effort de traduction, ce n’est pas pareil... » Et réussit la gageure de le faire sonner avec un naturel confondant, impeccablement calé dans le mix, loin des productions « variet’ ». « Chanter le français comme si c’était de l’anglais, sans trop prononcer les consonnes, sans trop détacher les mots entre eux. J’étais fan d’Oasis quand j’étais gamin, et la façon de chanter de Liam Gallagher m’a toujours plu : cette manière de poser les syllabes ou de laisser traîner certaines fins de mots... » Et ça marche ! Chapeau. Ou couronne de fleurs, au choix.
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