En réduisant la taille et la puissance de son JCM800, Marshall n’a rien sacrifié du son de la légende.
La question que se posent de nombreux guitaristes aujourd’hui est : « a-t-on encore besoin d’un monstre de 100 watts à lampes ? ». C’est lourd, ça prend de la place... mais ça sonne et c’est mythique. Certaines marques ont déjà résolu le problème : Mesa Boogie avec son Mini Rectifier 25, Peavey avec le 6505 MH... et Marshall, qui a déjà sorti une mini-tête Silver Jubilee, ou une mini DSL parmi d’autres. Mais un modèle portant le nom de JCM800 Lead Series, on pensait l’attendre encore longtemps. Jusqu’à l’apparition des Studio Series présentés au NAMM Show 2019. Au programme, trois modèles mythiques, JCM800 2203, Silver Jubilee et 1959 SLP, déclinés en combos, têtes et enceintes dédiées. Nous nous sommes précipités sur le modèle JCM800. La tête fait 51 cm de large pour 9,4 kg. Mais au-delà de la taille, la SC20H (c’est son nom de référence) cache de nombreux autres atouts, à commencer par la puissance : 20 watts, que l’on peut débrayer en 5W grâce au potard Standby/High/Low. Très pratique. Il en est de même avec la connectique pour les enceintes, lisible et complète (1x16 ohms, 1x8 ohms, 2x16 ohms, 1x4 ohms, 2x8 ohms). Avec ça, vous pouvez jouer partout même si vous ne choisissez pas l’une des deux enceintes spécialement réalisées (équipées en Celestion V-Type 12”) pour avoir un stack d’enfer : SC112 (499€) ou SC212 (649€). Nous avons testé cette tête avec la SC212, un baffle Orange 1x12” et sur le haut-parleur d’un combo Koch.
Terrain connu Comme sur le modèle historique, le SC20H n’est pas un ampli à deux canaux, mais possède malgré tout deux entrées avec des gains différents : High Sensitivity et Low Sensitivity. Si vous avez une pédale A/B Box sous le pied, vous pouvez bénéficier de ces deux entrées, même si les réglages restent les mêmes (puisque c’est un monocanal). Contrairement aux idées reçues, on peut obtenir de très jolis sons clairs. Certes, on n’est pas dans la grosse rondeur et la chaleur d’un bon Fender, mais c’est propre, bien défini et, cela va de soi, assez puissant et rentre-dedans. Mais ça marche vraiment bien. Viennent alors les sons saturés. Le bonheur, oh le bonheur que celui d’un gain poussé à bloc sur l’entrée High Sensitivity. Ce son qu’on a tant de mal à obtenir ailleurs est bien là. C’est plus hargneux que du saturé vintage, mais pas encore aussi clinique que de nombreux modèles hi-gain. Ce qui fait le vrai truc dans le JCM800, c’est cette impression d’avoir des cailloux dans le haut-parleur, avec un rendu dynamique qui réagit bien au potard de volume de la guitare. Quelque part entre le crunch saillant avec du bas et le hi-gain sans le côté baveux ou trop massif. Unique.
Puissance pour tous Avec les 20 watts disponibles, le son est ouvert et on tient la route face à une batterie et un ampli basse de 250 watts poussé dans le rouge. Pourquoi prendre plus puissant ? En position 5W, le son est un peu plus terne lorsque le potard de volume reste assez bas. Il faut pousser un peu l’ensemble pour que le résultat prenne du corps sans pour autant avoir l’ampleur des 20W, mais c’est tellement pratique pour jouer à faible volume et bénéficier de toute la course du potard pour affiner ses réglages. Quand on pense que cette petite merveille est fabriquée en Angleterre, comme à la grande époque et qu’elle coûte moins de 1 000 euros. Un son de légende plus facilement exploitable quand on ne joue pas dans les stades ou les salles de 10 000 personnes, ce serait dommage de passer à côté . Guillaume Ley
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