Dans le sillage du Marshall Class 5, sorti il y a presque
10 ans, cet Origin5 renouvelle la gamme des modèles tout lampes de faible puissance et pas trop chers. Multiwatt, boucle d’insert d’effets, canal de Boost général... Une offre plus complète pour du gros son, mais pour sa chambre... Voici le challenge !
Réincarnation plus « vintage » du Class 5, ce nouvel ampli 5W tout lampes le surpasse par des possibilités de jeu en son clair étendues, un canal de Boost activable au pied (pédalier fourni) et un important réglage, le « Tilt » : il s’agit d’un « exhausteur de goût » qui apporte de la couleur dans les haut-médiums et les aigus, là où le réglage de Boost conventionnel, en tant qu’apport de gain plus classique, est plus homogène sur l’ensemble de la bande passante. Le Tilt précise les attaques, donne du relief et de la consistance aux notes, tout en le rendant moins clair. Placer des pédales en amont fonctionne bien, mais il faut monter un peu le Tilt (et salir le son), sinon le son de base manque de caractère et de profondeur. Le Boost remplit pleinement son office, avec une augmentation de volume similaire au fait de passer de Low à High Output, et plus de saturation (car il est placé avant le gain). Le son est alors plus ample et dense. Les rythmiques sont plus soutenues sans être agressives. Actionner ce canal au pied fait sens, car il permet de faire émerger son instrument sans avoir à toucher les réglages de l’ampli. L’égalisation est conventionnelle, propre à Marshall, avec des possibilités de réglages large bande, globaux mais progressifs. L’interrupteur Output Low/High permet de réduire
la puissance de sortie
d’un facteur 10 environ. Particulièrement utile
pour un usage domestique,
même s’il on se rend vite
compte que le niveau n’est
pas si faible que cela. Bien entendu, le passage en niveau High donne
un petit coup de fouet, avec un son plus immersif et présent, mais la plupart des qualités sonores restent communes entre les 2 niveaux de puissance.
5 bons watts Toutefois, à 5W, on est vite incité
à jouer... tout à fond. Cela permet
de tester l’ampli aux limites de ses capacités. Et là (en mieux par rapport au Class 5), tout passe correctement : pas de buzz intempestif, de la tenue dans les attaques et les résonances, et des basses qui n’étranglent pas l’ampli. La brillance des micros chevalet fait scintiller le son gras et épais des saturations. La sonorité générale est cependant un peu fermée dans les aigus, ce qui pousse à forcer les saturations sans que cela ne devienne agressif. Le plus intéressant est probablement la réponse qui est compressée – avec une sorte de « bulle » autour des notes – dynamique, réactive au jeu et qui apporte ainsi un peu de variabilité au son. En cela, les rythmiques sonnent et les lignes mélodiques émergent bien si votre guitare est précise. Cet ensemble compression/grain/
bande passante réduite contribue peut-être à la conception du son vintage plébiscité par Marshall. C’est en tout cas le charme de ce petit ampli qui fonctionne bien et dont le design est très soigné. Il est relativement silencieux (sans bruits parasites) et pas trop lourd (moins
de 10 kg), avec une boucle d’insert d’effets, ce qui est bien pratique pour les effets autres que les saturations. Il est fort probable que cette puissance pas si ridicule à l’usage saura vous donner l’envie de jouer rock’n’roll à des niveaux sonores – et de prix – raisonnables pour un ampli à lampes évoquant une certaine nostalgie des sonorités sixties. Benoît Navarret
Caractéristiques
Test paru dans le Guitar Part n°294