Si le mélange entre la lourdeur du stoner et la légèreté, certes toute relative ici, de l’indie rock peut surprendre de prime abord, ce qui frappe avant tout, c’est plus le son du premier album de Mercure, à l’épaisseur presque palpable. « Tout ce que tu entends sur le disque a été joué live, ce qui donne ce côté « roomy » et puissant », explique Simon, le bassiste. « L’idée était de faire une maquette des nouveaux morceaux. On s’est posé une journée dans mon studio et on a enregistré deux ou trois versions de chaque titre. Quand on a écouté les enregistrements, ça sonnait tellement bien qu’on les a gardés tel quel. J’ai fait avec ce que j’avais sous la main et tout s’est mis en place naturellement. » Pour arriver à ses fins, le trio lillois a pris les choses à bras-le-corps en choisissant la bonne vieille méthode du DIY, preuve que, dans certains cas, on n’est jamais mieux servi que par soi-même. « C’est à la fois un plaisir et une fatalité. Cela nous passionne de gérer beaucoup de choses par nous-mêmes, mais c’est aussi parce que nous n’avons pas les moyens de faire autrement. Par exemple, avant de réaliser les clips de Mercure, je ne m’étais jamais essayé à ce genre d’exercice. Aujourd’hui, il faut obligatoirement une vidéo pour avoir de la visibilité, alors on se débrouille en testant des choses dans notre local de répétition, comme pour l’album. » De la débrouillardise, mais aussi de l’expérience, glanée au fil des années, qui a aidé les trois compères à optimiser au maximum leur travail en studio. « Produire un disque coûte peu d’argent. Avec un minimum de matos, tu peux arriver à de très bons résultats. Trouver une bonne distribution ou des dates, là c’est autre chose... D’ailleurs, on cherche activement un tourneur ! » À bon entendeur…