Retour en force de la marque californienne avec un ampli plein de ressources et capable de tout faire. Un des meilleurs produits sortis par Mesa Boogie depuis 20 ans.
Une vraie nouveauté qui marque, enfin ! On avait vraiment aimé le Transatlantic, mais la série Express avait moins surpris. Alors, quoi de neuf avec l’arrivée du Triple Crown ? Comme son nom l’indique, le Triple Crown est un ampli trois canaux : un Clean/Crunch, un saturé type lo-gain et un autre plutôt hi-gain. Chaque canal possède son égalisation à trois bandes et son réglage de Reverb. Jusqu’ici, on a déjà vu ce type de menu chez Mesa. Mais le son lui, est différent. En effet, alors que le fabricant américain est majoritairement adepte de lampes de puissance 6L6, ce sont ici des EL84 (qu’on retrouve justement sur le Transatlantic ou l’Express). On a choisi de tester la version combo, équipé d’un HP Celestion Vintage 30. Nous avons utilisé deux types de guitares (avec single coils et humbuckers) et quelques effets de spatialisation et de modulation.
De beaux volumes Dès les premières secondes, on est séduit
par la gestion du volume et du gain. Quel
que soit le canal utilisé, on peut facilement
jouer à faible volume, et ce, sans switch pour
réduire les watts. Fini l’enfer de la manipulation au millimètre près pour ne pas se péter les oreilles en mettant le volume entre 0,5 et 1. C’est magique, et
ça sonne déjà très bien à bas régime. Le son clair est plus ouvert et moins sombre que sur un Rectifier. On peut enfin verser dans « la légèreté », et envisager les plans funk et la soul avec un son plus cristallin que sur bien d’autres amplis de la marque. Le canal deux est un champion du classic rock, du boogie poilu et
du hard rock musclé. Parfait pour riffer sans lassitude. Le troisième canal, bien qu’annoncé pour du gros son high gain, livre un son un peu moins « américain », dans le bon sens du terme. Dans l’ensemble, le rendu est resserré dans les graves, sans basses ronflantes et envahissantes, ce qui rend le son plus facile à gérer. Ce n’est ni un Rectifier,
ni un Mark V. C’est encore autre chose, tout en restant du Mesa Boogie. C’est très fort.
Formule tout compris Totalement séduits par le son, on fait alors le tour des « options », qui sont en fait déjà intégrées à cet ampli. La sortie D.I. avec émulation se révèle très pratique pour enregistrer chez soi sans jouer fort, ou en utilisant la prise pour casque. La boucle d’effet encaisse toutes les pédales, sans souffle ni buzz, et sans tasser la dynamique, vraiment sympa sur ce combo. Que dire de la Spring Verb intégrée, si ce n’est qu’elle est excellente. Précise, elle ne gomme pas les attaques, et ne noie pas les notes. Le pédalier de contrôle est complet et vous permet de changer de canal, d’activer et désactiver la Reverb, la boucle d’effets et le mode Solo (un Boost de volume commun aux trois canaux). Du caviar. Un nouveau standard est né chez Mesa Boogie. Il est plus rock, sait cruncher (à l’anglaise, avec un médium bien rocailleux), et peut aller loin dans le high gain, avec la possibilité de sonner de manière moins massive mais plus détaillée que ses grands frères. Guillaume Ley
Caractéristiques
Génie de la lampe Parce que Mesa Boogie a pensé à tout, il a équipé son Triple Crown d’un switch de changement de Bias adapté à d’autres types de lampes. Ainsi, on peut décider de renouer avec un son plus « Rectifier » en plaçant des 6L6 à la place des EL34, pour un résultat plus gros et plus rond. On peut aussi utiliser des 6V6 pour un son plus vintage, avec des aigus moins aiguisés et plus d’harmoniques. Cela fait de ce modèle compact (mais assez lourd malgré tout), un ampli polyvalent utilisable en toutes circonstances. On retrouve ce type de switch sur l’Orange Rockerverb 50 mkII, par exemple. Chez Hughes & Kettner, le TriAmp Mark III permet même de combiner différentes lampes de puissances. Rien n’arrête l’innovation.