Dès leur premier album paru en 2015, les membres de Not Scientists ont choisi de ne pas donner dans la surenchère de matos en privilégiant le strict minimum : des combos pour les deux guitaristes et pas de pédales de saturation. Un choix aux allures de challenge pour des musiciens qui viennent de la scène punk. « Notre son de guitares étant quasi clair, cela nous force à composer et à jouer différemment », explique Ed, le frontman. « Par exemple, nous jouons tout vers le bas, en down strokes, à la Johnny Ramone. C’est très physique et cela apporte de la hargne. C’est la main droite qui contrôle les nuances, pas les pédales. Par contre, tu n’as pas le droit à l’erreur, tout s’entend ! » Cette intensité qui caractérise si bien les prestations live du quatuor, on la retrouve tout au long du second opus, « Golden Staples », certes dans la continuité de son prédécesseur, mais avec une orientation musicale un brin différente, parfois tournée vers les années 80. « Ça n’était pas voulu, nous nous en sommes rendus compte une fois l’album terminé. C’est sans doute lié à une envie de sortir de notre zone de confort et au fait d’avoir pleinement assumé toutes nos influences. Au final, cela a permis de pousser chaque titre le plus loin possible sans trop se poser de questions. » Enregistré en Espagne par Santi Garcia, producteur catalan talentueux et respecté de la scène alternative ibérique, « Golden Staples » a trouvé refuge chez une paire de labels allemands. Espagne, Allemagne : nul n’est prophète dans son pays ? « Le rock en France n’est pas une cause perdue, nous sommes juste peu nombreux à le célébrer. Le fait que les guitares soient quasi bannies des ondes radios n’aide pas vraiment… » Un mal pour un bien car le groupe sillonnera ainsi autant le reste de l’Europe que l’Hexagone.