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PRINCESSES LEYA - 2021, l'odyssée du metal et de l'espace

Avec son mélange de sketchs et de morceaux metal décalés, « L’histoire sans fond » est un peu la bande son d’une folle aventure de l’espace que Mel Brooks aurait pu tourner. Récit par les deux humoristes-musiciens, Dédo (chant) et Antoine Schoumsky, qui a tout appris dans Guitar Part à l’époque des médiators. Propos recueillis par Benoît Fillette - Photo : © Laura Gilli

« L’histoire sans fond » que l’on découvre sur l’album est bien différente du spectacle des Princesses Leya, même si on en retrouve certains morceaux... Antoine : Le projet a vraiment été pensé en mode spectacle et non dans l’optique d’être un « vrai groupe ». Mais c’est monté en puissance. Après le spectacle, on nous demandait souvent le CD. Les gens voulaient réécouter les morceaux à la maison ! Le spectacle, qui mêle des chansons et des vannes, est encore récent, et il fallait garder la surprise. Alors pour l’album, nous avons intégré certains morceaux avec une autre histoire et écrit de nouvelles chansons. Dédo : Nous voulions proposer deux aventures différentes, une pour la scène et une pour l’audio.

Quel est le pitch de cette odyssée du rock intergalactique ? Ça évoque un peu l’univers du film Idiocracy... Antoine : Complètement ! Les Princesses Leya vont devoir sauver le monde de l’abrutissement général dû à l’uniformisation de la musique. Ça fait très intello dit comme ça... Nous avons fait écouter l’album à un pote, Christophe Lemoine, qui fait la voix de Cartman dans South Park (il fait une apparition sur le disque). Il trouvait qu’il y avait une vraie résonance avec ce qui se passe. Il n’y a qu’à regarder les Victoires de la Musique pour se rendre compte de la non diversité.

Dans une comédie, qui plus est musicale, on écrit d’abord l’histoire avant les morceaux. Mais là, vous êtes partis des chansons... Antoine : Nous avons construit cette nouvelle histoire autour des chansons. Parfois, les transitions ont du sens, et parfois c’est complètement gratos. Nous avons un peu la nostalgie des premiers podcast d’heroic-fantaisy et des émissions de radio comme Le Petit Monde de Monsieur Fred sur Oui FM, en direct à minuit avec un bruiteur. Ça partait en live. Nous recherchions ce côté radiophonique, qui donne l’impression d’avoir été improvisé.

Ça déconne, mais musicalement, c’est très solide. En même temps, quand tu parodies Rammstein, tu n’as pas le choix, un peu comme sur le Khammthaar d’Ultra-Vomit... Antoine : Ce sont nos références ! Nous avons fait l’album avec Pierre Danel (Kadinja). S’il adhère à toutes nos bêtises, question musique, il ne nous a pas lâché. Il m’a fait la misère à la guitare (rires). Notre batteur et notre bassiste sont des musiciens pros. Dédo et moi, nous n’avions jamais fait à ça à ce niveau-là. Dédo : Nous venons de la comédie, avec une formation pour ça. Pour la musique, nous avions cette exigence d’avoir le même niveau. Nous avons dû bosser et s’entourer de gens qualifiés pour nous driver sur l’album. Pour le live, plus nous jouons et répétons, plus nous engrangeons de l’expérience.

Votre univers tourne autour de l’absurde. Ça tire dans tous les sens, comme sur Jeff Beck et Jaco Pastorius, « des blancs qui ont tout piqué aux noirs ». Peut-on tout dire avec l’absurde ? Dédo : Quand tu es dans la peau d’un personnage et que tu joues sur l’absurde, tu peux plus facilement dire ce que tu veux. Dans cet album, il y a une quête initiatique, où nos personnages s’améliorent. À la base, ils ne sont pas très malins, mais ils essaient de devenir meilleurs en contrecarrant la bêtise ambiante. Antoine : Il y a un vrai débat sur l’appropriation culturelle. Un blanc qui joue du blues ? Une blanche qui se fait des dreads... Mais la musique est à tout le monde. Si on commence à dire qui, selon sa couleur, a le droit de jouer telle ou telle musique, on n’en finit plus. Il y a des petites piques comme ça que l’on fait passer dans un flot de conneries. Toutes ces dérives sont dérangeantes. Dédo : Arrêtons de faire des amalgames sur tout. Prenons un peu de recul sur les choses.









Makeba Au milieu des sketchs et des compos, les Princesses Leya reprennent quelques titres à la sauce metal et ça déboîte. Le Boys Boys Boys de Sabrina devient plus pêchu dans une version rammsteinisée (Balls Balls Balls). Love Is All de Butter y Ball et Roger Glover devient plus punk (Grâce à l’alcool), et Jain va halluciner sur la cover metal de Makeba. « Lors de  la tournée d’humoristes Les insolents (2017), se souvient Antoine, avec Dédo, Pierre-Emmanuel Barré, Blanche Gardin... nous écoutions  beaucoup cette chanson dans les loges. Et quand nous avons commencé à écrire une première version de 10 minutes de ce projet, nous avons trouvé que le rythme de Makeba se prêtait bien au metal. Il a un côté très percussif. C’était une manière de se tester. Et tout s’est construit autour de cette reprise finalement. »

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Benoit Fillette
1/9/2021
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