Si le succès commercial des derniers albums des Red Hot Chili Peppers ne peut souffrir d'aucune contestation, la qualité artistique dans sa globalité de ces mêmes albums, elle, peut être discutable. Alors que pouvait-on attendre de ce nouvel opus, 5 ans après « I’m With You » ? Autant être franc, le début de « The Getaway » ne laisse pas présager du meilleur, mis à part We Turned Red et son gros son de batterie. Entre recettes maintes fois utilisées et arrangements grand public, le quatuor californien semble avoir choisi le confort et la facilité du pilotage automatique. Certes, c'est loin d'être mauvais, soyez rassurés, mais un certain ennui commence à pointer le bout de son nez jusqu'à ce que déboule l'intro et sa montée en intensité de Goodbye Angels. Et comme par enchantement, le quatuor californien retrouve enfin pour cette seconde moitié d'album, si ce n'est une nouvelle jeunesse, du moins une certaine créativité. Les choses sérieuses commencent réellement avec Detroit. Énergique tant dans le riff de guitare proposé que dans celui développé par la basse (le poids des années en plus, ne rêvons pas), ce titre donne l’occasion aux Red Hot de renouer avec ce qu’ils savaient faire de mieux dans les 90’s, tout comme dans This Ticonderoga, véritables montagnes russes sonores où l’on retrouve le goût pour l’expérimentation des Californiens. On retiendra également la paire de morceaux qui viennent clore l’album : The Hunter, une ballade qui prouve que cet exercice de style n’est pas forcément synonyme de soupe indigeste, et, surtout, Dreams Of A Samurai, un titre de plus de 6 minutes dont l’ambiance générale rappelle les films des années 70 avec une magnifique ligne de basse et où Chad Smith lâche enfin les chevaux. Sans doute la meilleure chanson d’un album qui, a défaut d’emporter totalement l’auditeur, ou même de le surprendre, lui fera passer un agréable moment. Mention bien, certes, mais généreusement accordée. Olivier Ducruix