Renouveler une ligne n’est pas qu’une question de vernis ou d’accessoires, il faut viser plus loin ! C’est ce que Schecter a réussi avec sa réinterprétation de la Banshee, une version GT taillée pour la vitesse et la précision.
C’est un des modèles phares de Schecter, prisé des shredders et des métalleux. Malgré un mariage d’essences réussi, un confort de jeu indéniable et une finition soignée, la Banshee a souvent souffert de la concurrence qui, dans cette gamme de prix, fait rage. La faute à un accastillage parfois limite (le vibrato Floyd Rose 1000 Series diversement apprécié sur la Banshee 6 FR) et des micros incontournables (le couple EMG 81-85) mais sans surprise pour qui cherche un petit truc différent (à moins de se tourner vers la Banshee Elite – plus chère – et ses micros maison bobinés à la main). Le modèle GT vient donner un coup de boost à cette ligne, aux côtés de la série Banshee Mach. C’est déjà le cas esthétiquement : des bandes, tout droit sorties d’un capot moteur de veille Mustang GT, soulignent le côté racing sur le corps de la bête. Le reste est beaucoup plus moderne, à commencer par les découpes des cornes, qui possèdent désormais un chanfrein visible côté table. L’ergonomie est maximisée pour atteindre les dernières cases sans difficulté. Le profil du manche aussi est amélioré, puisqu’il s’agit ici d’un profil Ultra fin ‘U’, rendu célèbre par ESP et taillé pour aligner de la gamme à vitesse grand V. En termes de confort de jeu et d’équilibre général, debout comme assis, c’est une réussite totale.
Racing club Le corps et une partie de l’accastillage ont aussi évolué. Sur la GT, c’est l’acajou et non l’aulne qui est de mise. Le chevalet vibrato change au passage : un modèle spécialement développé par Floyd Rose pour Schecter, et déjà aperçu sur des instruments comme la Sun Valley Super Shredder. De quoi assurer un accordage plus stable malgré les sollicitations. Un accordage et une justesse de notes favorisés également par un renforcement en carbone du manche (mais les mécaniques restent des modèles standards et non à blocage). Finalement, quand on regarde de plus près, ce qui ne bouge pour ainsi dire pas, ce sont les micros actifs EMG... ou presque. Désormais, le 85 du manche est remplacé par un 60 pour compléter le 81 côté chevalet. Avec un tel attirail, il est clair que la Banshee GT reste une guitare taillée pour les registres musclés et envoyer du son si possible en high-gain.
Speed racer Le jeu avec diverses pédales de disto vient le confirmer. C’est avec de la saturation franche et massive que la bête s’exprime le mieux (on oublie le son clair ; si on cherche à faire du vintage rock ou de la pop, c’est neutre et détaillé, mais pas super vivant). Si le 81 continuera de séduire les solistes, le 60 fera bien le job en rythmique. Certes, il est moins grave (voire gras) que le 85, mais le corps en acajou permet de récupérer un peu de ce côté naturellement sombre. C’est surtout un son précis qui se détache de l’ensemble, et un résultat homogène sans perte de niveau quand on passe d’un micro à l’autre. Et avec ce manche à l’incroyable glisse évitant la fatigue et cette nouvelle découpe, cette Schecter a de vrais arguments pour se démarquer définitivement des anciennes Banshee. Une guitare pour jouer vite, qui n’a pas volé sa mention GT. Guillaume Ley
Caractéristiques
Familles recomposées Si la Banshee version GT reste fidèle à EMG, elle a donc modifié la composition du couple de micros habituels. Car, quand on aborde la question des humbuckers actifs de la marque qui équipent très souvent les guitares orientées metal, tout tourne très souvent autour de ces trois principaux modèles : le 81, le 85 et le 60. Le duo 81/85, le plus célèbre et le plus populaire, compte parmi ses utilisateurs Zakk Wylde, Kirk Windstein (Crowbar), Wayne Lozinak (Hatebreed) et Kerry King (Slayer). Kirk Hammett (Metallica) est partisan du 81/81, qui délivre un son encore plus agressif dans l’aigu, histoire de bien percer dans le mix au moment du solo. Et le 81/60 de notre essai ? Vous le retrouvez chez James Hetfield (Metallica) et Phil Demmel (ex- Machine Head).