La KM-7 de Keith Merrow est déjà un classique chez Schecter et la marque va bien au-delà de la mise à jour cosmétique sur cette version MK-III.
Reconnu pour son travail en solo ou aux côtés de Jeff Loomis au sein du groupe Conquering Dystopia, Keith Merrow a associé tour à tour son nom à des micros chez Seymour Duncan, des guitares Schecter, des micros Fluence chez Fishman... Un fan de matos qui a contribué à faire évoluer le son de nombreux métalleux. Cette troisième incarnation de son modèle signature apporte, bien entendu, son lot d’améliorations pour sonner comme jamais. Mais avant même de savoir si la nouvelle KM-7 sonne du feu de Dieu, c’est la lutherie qui nous a séduits d’emblée. Au-delà de l’excellente finition (très belle pose de la table sur le corps, distinction des différents bois entre le dos, la table et le manche...), on apprécie le confort de jeu procuré par cette guitare, et sa légèreté malgré le côté massif que peut apporter une corde en plus (il existe aussi une KM-6 MK-III 6-cordes). Une véritable autoroute pour shredder, doublée d’une arme à gros riffs pour fans de djent et autres registres demandant un grave à la fois solide et défini, surtout sur la corde de Si grave. Dans les deux cas, c’est très confortable, le manche traversant (renforcé en carbone) étant aussi agréable que stable.
Upgrade général Le manche accueille un bois supplémentaire par rapport à la MK-II, ainsi qu’une nouvelle tête. Les mécaniques sont désormais de types Grip-Lock, à l’esthétique moderne particulière, mais très pratiques à manipuler. Le chevalet est légèrement plus large mais aussi beaucoup plus confortable quand on y pose la main pour attaquer le jeu en palm mute. Toutes ces petites améliorations contribuent à faire de cette guitare un instrument encore plus agréable à pratiquer. Mais c’est du côté de l’électronique que les dernières améliorations se font le plus sentir. La KM-7 MK-III se veut encore plus polyvalente que les versions précédentes. La MK-I était équipée de micros Seymour Duncan Nazgul et Sentient. La MK-II accueillait des Fishman Fluence conçus avec Merrow. La MK-III dispose en plus d’un mini toggle switch à trois positions, pour profiter des différentes sonorités proposées par le système Fluence de Fishman. En position basse, le son est celui d’un PAF (le fameux humbucker de Gibson), au milieu, le son Keith Merrow Custom, et en position haute, celui d’un micro simple.
Metal sound Avec un tel programme, on s’attend à des possibilités plus qu’étendues. C’est vrai, mais le résultat reste malgré tout mitigé. Si le système Fluence nous avait impressionnés sur les micros signature de Stephen Carpenter (sur sa guitare signature 8-cordes ESP/LTD), il est moins marquant ici. En mode Keith Merrow Custom, les micros sont incroyables avec de la saturation hi-gain. Harmoniques, notes à la fois pointues et épaisses, tout est là pour un gros son de metal avec un rendu précis et serré, tout en conservant une belle assise. En revanche, les positions PAF et single coil restent un peu stérile, pas si vintage ni dynamique que cela, offrant certes des sonorités un peu plus rondes et rock, mais qui ne se distinguent pas vraiment. C’est malgré tout très pratique pour les sons clairs. Mais c’est avant tout avec de la grosse saturation que cet KM-7 s’exprime le mieux. Le micro manche est parfait en rythmique et le micro chevalet tranche comme il faut en solo. Et à ce petit jeu, ce modèle est une réussite totale, à la finition et au confort quasi-parfaits. Guillaume Ley
Caractéristiques
Musicien de studio, ingé-son, producteur, le guitariste originaire de Portland fait partie de cette génération d'artistes découverts sur YouTube. À l’origine de plusieurs EP et albums instrumentaux, il a également collaboré avec d’autres musiciens sur différents projets : un album de death metal sous le nom de Demisery, le super groupe instrumental Conquering Dystopia avec Jeff Loomis…