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Historiquement, la cigar-box était cette « pseudo-guitare » fabriquée avec les moyens du bord et une boîte à cigares en guise de caisse de résonance, d’où le nom – même si n’importe quelle autre boîte, bout de bois, bidon d’essence, on en passe, peut faire l’affaire. Ici, tous les éléments sont fournis par Shiver, et même les plus allergiques aux meubles en kit suédois devraient s’en sortir les yeux fermés et les doigts dans le nez (si vraiment vous aimez la difficulté). Une notice explicative complète le tout avec photos des différentes étapes pour vous guider (avec au dos un poster déclinant diverses positions d’accords). Mais rien de sorcier ici : une paire de vis pour fixer le manche (les mécaniques sont déjà installées dessus), un sillet à insérer sur le chevalet, trois cordes à monter et le tour est joué. Même pas le temps de transpirer. Facile, vraiment.
Have a cigar
La « box » en okoumé est plutôt jolie avec sa finition « open pore » mate et l’ensemble ne donne pas l’impression d’un détournement de chutes de bois récupérées à l’arrière de l’usine. Le petit fermoir de la boîte, pour la déco, est plutôt mignon, et les ouïes donnent du style. À voir un avis sur le site de Cultura, on s’inquiète un peu du contrôle qualité, mais force est de reconnaître que notre exemplaire est assez bien fini et les deux trous pour le montage du manche sont bien alignés : l’assemblage se déroule sans accroc. Si le frettage n’est pas parfait, on a déjà eu entre les mains de vraies guitares bien plus râpeuses, et il n’y a pas vraiment de gêne une fois les trois cordes installées (des cordes de guitare folk, La, Ré et Sol standard, à accorder en open G : Sol/Ré/Sol).
Pincer en dehors de la boîte
L’instrument n’est pas une machine à shred, mais le manche assez étroit et rond se love au creux de la main, et l’action un peu haute sera tout à fait adaptée pour un jeu en slide au bottleneck. Sous le chevalet, un micro piézo permet de passer aux choses sérieuses sur un ampli volontiers crunchy. Le rendu est assez neutre par rapport à des micros plus typés (lipstick ou goldfoil, souvent utilisés sur ce genre de guimbardes, comme le fait Seasick Steve par exemple), mais chacun pourra pimenter l’affaire à sa façon. Il y a quelque chose de plaisant à explorer ce genre d’instruments : un terrain de jeu plus restreint par rapport à la guitare, invitant à aller vers des riffs et gimmicks minimalistes, dans un esprit blues brut, sans chercher le raffinement. On joue différemment, d’autres inspirations s’invitent, et même si cela devait rester une râpe de canapé ou une pelle de plage, on a là quelque chose de fun et sans prétention. On aurait presque voulu que le défi bricolage nous tienne en haleine un peu plus longtemps. Rien n’empêchera de la customiser par la suite...
Caractéristiques
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