Après les nombreuses déclinaisons de la Music Man JP, Sterling livre enfin sa vision de la Majesty, l’autre modèle signature de John Petrucci. Une guitare plus simple, mais toujours aussi impressionnante de jouabilité.
Lors de sa sortie, la Music Man Majesty a fait rêver plus d’un fan du guitariste de Dream Theater, John Petrucci et a tapé dans l’œil de nombreux musiciens, rien qu’avec son look hors
des sentiers battus. Mais cette usine à
gaz aux (trop ?) nombreuses possibilités avait surtout un prix de vente dissuasif, au-delà des 4000€. Impossible donc de passer à côté de la version réalisée par Sterling, disponible au tiers du tarif de sa grande sœur. Et pour cette somme, que reste-t-il ? Du très bon, à commencer par le design et la jouabilité de cette incroyable machine à shred. La finition satinée et la robe noire laissent à peine apparaître l’écusson sur la table, très sobre, et c’est très joli ainsi. Légère, ergonomique, elle est d’un confort exceptionnel dans n’importe quelle situation, en jeu assis comme debout. Le manche collé offre le même accès aux aigus que son inspiratrice. La touche en palissandre (bois qui risque de devenir de plus en plus rare sur nos guitares) remplace celle en ébène du modèle original. Mais la glisse reste la même : c’est l’autoroute. Et qu’importe le vernis posé sur l’intégralité du corps, arrière du manche compris, ça file vite. Finalement, ce qui pourrait faire la différence, c’est le son.
Riffs in black satin Les humbuckers possèdent une bonne définition et, même avec une grosse saturation, font résonner les notes distinctement. Percer dans le mix ne pose pas de problème, surtout si l’on joue sur le micro chevalet (et qu’on ne met pas les médiums à zéro sur son ampli). Un véritable régal pour les acrobates du manche en mode descente de gamme à vitesse interstellaire. En revanche,
on n’est pas au royaume de la chaleur bluesy, y compris avec le micro manche. Certes, ce n’est pas le propos de ce type d’instrument, mais les beaux sons clairs profonds, c’est quand même chouette. Ici, on reste dans la définition pointue, un parti pris qui va de pair avec le type de musique pratiqué par Petrucci. On ne regrette pourtant pas l’absence du capteur piézo
qui permettait d’amener ce son plus acoustique à la version Music Man de
la Majesty. Car la version Sterling est littéralement anti-prise de tête. Les réglages de volume et de tonalité sont très efficaces, ce qui permet de sculpter le son des micros (passifs, un bon choix) pour un rendu un peu plus doux. On apprécie également le choix de retrouver le circuit actif de Boost, alimenté par une pile et que l’on enclenche grâce au push-push situé sur le potard de volume (d'ailleurs beaucoup plus pratique qu’un système push-pull). Ce Boost envoie
12 dB de plus en sortie de guitare :
très pratique pour apporter la dose
de gain qui manquait à votre disto au moment du solo, ou pour faire cruncher davantage un son en léger Drive.
Enfin, bien qu’il ne soit pas aussi perfectionné que celui de la Music
Man, le vibrato Modern Tremolo est convaincant à plus d’un titre (tant mieux, car il équipe toutes les Sterling Petrucci à part la JP160), et conserve l’accordage stable, grâce à l’association avec les mécaniques à blocage.
The Astonishing Surprenante à plus d’un titre, cette Majesty en « version light » fait le job avec une incroyable facilité, pour peu qu’on apprécie de s’exprimer dans un registre sonore moderne, avec un son dans un esprit haute-fidélité plutôt
que fuzzy et sale. La petite sœur de la Music Man offre le look et le confort de l’originale et, si sa palette sonore est plus réduite, son utilisation en est simplifiée. Le tout à un prix vraiment attrayant ; de quoi donner des envies de jouer les prog heroes, même sans être fan de Petrucci ni de Dream Theater. Une idée majestueuse. Guillaume Ley
Caractéristiques
La collec Présent chez Music Man comme chez Sterling, John Petrucci a participé au développement de 2 familles de guitares avec ces marques : JP et Majesty. Si la seconde n’a connu que peu de déclinaisons (soit les séries Artisan et Monarchy, des modèles de luxe aux essences rares et aux finitions ultra-léchées), la JP existe
en de nombreuses versions chez Music Man, dont certaines sont disponibles
en 6 ou 7 cordes : JP6, JPX, JPX1, JP12, JP13, JP15 et JP16 ! Chez Sterling, on retrouve les JP60, JP70, JP100, JP150, JP157 et JP160. John avait commencé à collaborer avec Music Man en 2001 ; une quinzaine d’années plus tard, on peut en déduire que leur rencontre est un succès.