Après avoir dit tout le bien que nous pensions de l’incroyable Music Man Valentine, modèle signature de James Valentine de Maroon 5, nous nous penchons sur sa version plus abordable, la Sterling JV60. Une guitare qui, malgré un tarif 3 fois moins cher, possède de sérieux atouts charme.
Si vous avez aimé le design de la version Music Man, vous aimerez celui de la Sterling, puisqu’ils sont similaires. On retrouve tout ce qui fait
la particularité du modèle signature
du guitariste de Maroon 5 : un corps
qui évoque celui d’une Gibson et une configuration de micros identique, avec un simple côté chevalet et un double côté manche. Le manche est confortable, bien que le toucher ne soit pas aussi agréable que sur sa grande sœur. Si l’érable torréfié est toujours de rigueur, le vernis appliqué est différent. Il en est de même pour le reste de la caisse : dans l’ensemble, la finition est plus brillante et un peu plus épaisse. On sent moins le bois, pourtant si agréable sur la Music Man. Le reste de l’équipement est bien entendu plus léger, mais pas cheap pour autant. Les micros Music Man ont été remplacés par des Sterling et le split du humbucker a disparu au passage. Les mécaniques Sterling prennent la place des Schaller, mais restent des modèles à blocage, fiables. Le chevalet Music Man hardtail capoté cède la place à un hardtail Sterling, dénué de capot. On conserve en revanche le circuit de boost actif embarqué (avec une mise en action via un push/push sur le potard de volume), mais il ne délivre que 12 dB quand celui de la Valentine pouvait aller jusqu’à 22 dB.
Give a little more Malgré le vernis plus épais, l’ensemble des sensations livrées par la JV60 est très agréable. La glisse est plutôt rapide, l’équilibre de l’instrument est aussi
bon en position debout
qu’assise et la guitare
légère (moins de 4 kg).
Au-delà des détails de
finition et d’équipement,
c’est bien entendu au niveau du son que va se faire la différence. Moins polyvalente que son inspiratrice, la Sterling a malgré tout du répondant. Le micro chevalet est précis et bien nerveux. En l’absence de véritable twang, on est plus dans un esprit Strat que Tele, qui fonctionne très bien en solo, comme pour pondre du riff avec un bon crunch. Le micro manche est chaleureux, sans avoir le vrai piqué d’un single coil. Et comme on ne
peut le splitter, il reste plus dans un esprit Gibson que Fender. Au final,
on a presque l’impression de jouer avec une Les Paul. Pas forcément super funky, mais parfait pour des registres plus veloutés, qui nécessitent un son un peu plus sourd. La Music Man offre une incroyable polyvalence, qu’on ne retrouve pas au même niveau ici, ce qui ne nous a pas empêché de la brancher dans différents amplis et canaux.
Hands all over La JV60 s’affirme plus rock (et pop) que sa grande sœur. Les sons clairs bluesy lui vont très bien, les crunches passent à merveille (que vous vous preniez pour Malcolm Young, Pete Townshend ou Black Francis), et les sons en interposition délivrent ce qu’il faut de mordant et
de chaleur à la fois. C’est très agréable. Les solistes seront à la fête, surtout s’ils aiment le classic rock et le hard rock à l’ancienne. En revanche, on sera moins à l’aise avec du high gain, ce qui n’est pas non plus le registre auquel on s’attend à se frotter quand on acquiert une telle guitare. Des sons pour (presque) tout faire dans un registre chaleureux, un confort de jeu plutôt fenderien pour un look très gibsonien... le contrat est rempli ! Guillaume Ley
Caractéristiques