En moins de 10 ans, le luthier Andy Powers aura redéfini l’ensemble des séries Taylor,optimisant grandement les spécificités des modèles, qui montent tous en gamme. Ainsi, la série 500 d’aujourd’hui accueille peu ou prou des guitares jusqu’alors accessibles au sein de la fameuse série 800. C’est au cœur de la famille 400 que la maison californienne a choisi d’installer une nouvelle camarade de jeu au format généreux...
S’il est bien une guitare qu’on peut acheter les yeux fermés (mais pas les oreilles), c’est bien une Taylor ! La qualité de fabrication est parmi ce qui ce fait de mieux sur la « planète guitare ». Aucun risque de tomber sur un exemplaire affecté du plus petit défaut, l’atelier contrôle-qualité Taylor applique la tolérance zéro. Il faut donc s’attendre à avoir en main une 417 en tout point remarquable. Assemblage, collage, finitions et ornements, c’est tout simplement parfait. Le vernis brillant conférant un certain standing à ce modèle...
Facile
La prise en main se fait sans aucune entrave, on commence à jouer sans même se poser la question du « comment » tellement l’accueil du manche est agréable. Le grand confort du profil induit un jeu souple, sans tension ni brusquerie. Point besoin d’être un fin limier de la folk doué d’une technique aguerrie. Embarquée sur la 417 e-R, la main gauche peut se la jouer presque nonchalamment, et les gauchers pourront s’adonner au même farniente technique (enfin, il y a tout de même des limites...) puisque la maison californienne leur propose une version spécifique,à prix égal. Évidemment, l’absence de pan coupé pourrait freiner les ardeurs de certains, mais que nenni, il est possible d’aller faire sonner des cases parmi les plus hautes du modèle.
Le rétro, vu par Taylor
Ce modèle fait montre d’une grande générosité sonore. Pour une guitare neuve, c’est même tout à fait remarquable. Eu égard au format de caisse, les graves et bas médiums occupent une large place dans l’espace sonore, et tout autant dans notre espace corporel puisqu’on ressent intensément l’instrument vibré contre notre corps. Le son est globalement très « chaud » et rond, un cas jusqu’alors inédit chez Taylor. Mais on reconnaît tout de même la « patte sonore » de la maison, et ce modèle de nous proposer un son rétro à la Taylor. On pouvait s’en douter ca ril n’est pas vraiment dans la culture Taylor de (re)copier ou imiter, bien au contraire. Avec des aigus perlés et très musicaux, mais sans aucun «l yrisme », le haut du spectre sait rester très musical tandis que le bas assure de super fondations. En arpèges comme en strumming, on a un véritable orchestre sous les doigts ! Le système électro ES2 aide à conserver la personnalité de la guitare lors des usages électro. Facile à maîtriser, le préampli produit un son naturel, qui ne trahit en rien le caractère acoustique originel de la guitare.
Pour la vie
Modèle par excellence du chanteur/guitariste, il serait toutefois fort injuste de la cantonner à cet unique exercice. C’est en effet une acoustique « à tout jouer et tout faire sonner » pour peu que l’on sache s’accommoder de sa sonorité très généreuse. Le prix n’est pas l’équation la plus facile à résoudre, mais face au caractère exceptionnel du modèle, il est totalement justifié. Une belle et grande guitare, pour la vie !
Caractéristiques
Grand Pacific
La forme Grand Pacific est à ce jour l’un des derniers formats de caisse dessinés par Andy Powers, luthier en chef de la maison. Si les éclisses et leurs courbes très arrondies évoquent la J-45, ce n’est pas un hasard : la caisse adopte en effet des mensurations et des lignes très proches de la vénérable Gibson. Lors de son apparition en 2009, Taylor annonçait clairement vouloir rendre hommage à la guitare Western américaine d’antan avec les fameuses épaules Round Shoulders. Créé quelques mois auparavant, le très innovant barrage V-Class fait ici merveille. Sortie initialement au sein des séries 500 et 600, la Grand Pacific est alors uniquement proposée en finition Sunburst satinée et déclinée en version acajou et palissandre, toujours avec une table en épicéa de sitka, évidemment massifs. Avec la 417, la voilà qui brille de mille feux !
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