La sublime pochette de « Colores », réalisée par le talentueux Vincent Paulic, a le mérite de donner le ton général du quatrième album de The Craftmen Club : celui-ci sera certes sombre, mais des plus contrastés. Un contraste que l’on retrouve déjà dans la langue utilisée par Steeve Lannuzel (chant et guitare), pour moitié celle de Molière et pour le reste celle de Shakespeare. Du coup, avec l’usage du français, la nouvelle livraison des Bretons paraît également plus profonde, plus personnelle, un peu comme si Dominique A écrivait des textes pour Interpol (La route), voire Nick Cave (Colores, Le lustre). Après 17 ans d’existence, le quatuor a quelque peu délaissé la fougue des débuts et choisi ici des tempos plus posés et le présent disque ne se laisse pas capturer de suite, nécessitant une poignée d’écoutes pour mieux appréhender ses subtilités et percer ce mélange brumeux de pop et de rock. Brumeux, comme une fin de journée d’automne sur la côte sauvage bretonne… Olivier Ducruix