Volage voit le jour dans l’Indre en 2012, d’une envie commune de « faire de la musique hyper naïvement, de manière empirique, des trucs un peu bruitistes et adolescents », et se fait remarquer dès son premier album « Heart Healing ». Un an et demi plus tard, sort « Coffee Dreamer », un EP folk et acoustique, comme pour casser cette image de groupe néo-garage tysegallien qu’on leur prêtait trop facilement et revendiquer un héritage pop. « Aujourd’hui “garage”, ça ne veut rien dire, c’est le nouveau terme pour rock indé. En tout cas, si l’étiquette peut marcher sur certains groupes, nous, on n’en voulait plus, ce qui n’empêche pas de jouer du rock un peu primaire, tout en proposant aussi des morceaux un peu plus complexes et de vraies pop songs... » Au risque de se retrouver dans un entre-deux mal compris : « Ce n’est pas franchement permis en France : soit tu es chez les “popeux”, soit tu es chez les “garageux”. Il y a un vide, et c’est dommage ». Le deuxième album du groupe, « Sittin’ Sideways », témoigne d’un éclectisme ambitieux, avec une belle richesse d’arrangements : cuivres, claviers, cordes, chœurs... De quoi obtenir une plus grande reconnaissance ? « En France, on a toujours l’impression d’être dans quelque chose d’amateur, d’avoir un truc à prouver. On va faire plus de dates, mais pour l’intermittence, c’est quand même compliqué : il faut faire au moins 55 concerts par an, ce qui fait beaucoup de route, d’hôtels... Et quand tu refais un disque, il ne faut pas prendre trop de temps au risque de perdre ton intermittence. Tu n’es pas serein, toujours dans une espèce de précarité, à moins de devenir très gros et de prendre plein de thune, mais ça n’arrivera pas ! (rires)