Vox présente une tête d’amplification puissante, légère et de la taille d’une main tendue... vers l’avenir ? En effet, elle amène un peu de nouveauté dans le monde de l’amplification à lampes avec la technologie NuTube (de Noritake-Itron et Korg), qui deviendra peut-être un standard. Elle repose sur le principe du Vacuum Fluorescent Display (VFD), un dérivé des afficheurs fluorescents que l’on trouve dans la plupart de nos équipements audio et vidéo !
Assez complète
Cette petite tête séduit d’abord par sa taille réduite (similaire à une petite Big Muff Pi), son design et son poids plume. Elle est pratique à manipuler (avec sa poignée), les connecteurs jack sont solides, mais les interrupteurs en plastique sont à actionner avec précaution. Tout est simple d’utilisation et semble se résumer au strict minimum alors qu’en fait, on dispose de trois impédances de sortie pour le HP (4, 8
ou 16 ohms), d’un mode Eco pour un arrêt automatique de la tête au bout de 15 minutes d’inactivité et d’un filtre de sortie Flat/Deep. En position Deep, cela apporte de la rondeur et de l’ampleur aux basses sans ajouter de flou au son ou masquer les aigus. Pour le reste, les réglages se résument à un Gain (niveau d’entrée), un Volume (niveau de sortie) et un Tone (filtre passe-bas). Mais c’est suffisant compte tenu de la visée vintage de ce produit. En effet,
cette version AC du MV50 ambitionne de fournir
les sonorités amples et la granulosité des sons saturés d’un Vox AC30, le grand classique de la marque.
Pour la saturation
Cet ampli joue donc la carte des sons crunch à saturés. Même à un faible niveau de gain, le clean n’est pas vraiment au rendez-vous. Et pour peu que votre guitare ait un humbucker, le crunch est bien présent. La gradation du gain est progressive avec une sonorité de saturation toujours dense, un peu fuzzy et organique, ce qui fait de cette tête un outil très plaisant à faire sonner, sans le côté aseptisé
que l’on peut trouver sur des amplis d’entrée de gamme. La restitution
de la dynamique est suffisante pour procurer de bonnes sensations de jeu. Avec le Tone à 12h, la sonorité est plutôt ouverte, un peu pâteuse avant, incisive et mordante après 12h. La courbe de correction se marie bien avec les sons saturés dans le sens où le balayage en fréquences n’est pas outrageusement marqué. Côté puissance sonore, quand on voit la taille de la tête, on se dit qu’il ne peut rien en sortir. Détrompez-vous, car il y a vraiment de quoi faire siffler ses oreilles (elle a été testée sur un baffle en 16 ohms qui délivre dans ce cas le moins de puissance). La tête supporte convenablement l’ajout de pédales de saturations en amont, mais il est nécessaire de monter un peu le gain pour obtenir une réponse plus réactive et plus de profondeur. Et là, l’aiguille du VU-mètre peut ne plus décoller du rouge avec des clips de saturation pas forcément voulus. Ceci s’entend particulièrement bien au casque, dont le circuit et la simulation de HP sont par ailleurs très bien. Il faut alors surveiller le réglage du Tone.
Cette tête a les atouts d’un ampli bien pensé, qui sonne bien dans sa gamme et pourra trôner fièrement sur un baffle. Elle pourra être comparée aux amplis à modélisation numérique de la marque et d’autres modèles à lampes dont les tarifs sont aujourd’hui particulièrement attractifs.
Test paru dans le Guitar Part n°280