Il arrive parfois qu'un disque semble capable d'incarner le rock à lui seul. C'est un peu l'impression qui se dégage de ce premier album de Yak, tout à la fois l'acte de naissance d'un des groupes anglais les plus excitants depuis des lustres et une déclaration d'intention en forme de déflagration (Victorius), souillée de giclées de fougue et de Fuzz sans modération aucune (le sauvage Hungry Heart ou le sismique Use Somebody)... Libre à chacun de projeter sur le trio des fantasmes de filiations diverses (The Stooges, Nick Cave, The Strokes, The Velvet Underground...), c'est comme si « Alas Salvation » craquait de partout, consumé de l'intérieur par un trop-plein d'énergie, de puissance et d'urgence garage punk. Flavien Giraud