Un petit air de famille avec des modèles historiques, Une électronique entièrement repensée, une finition
qui évoque un vieux deux-roues sans carénage... Yamaha frappe fort avec la ligne Revstar et sa RS820CR, polyvalente et racée.
Pour de nombreux guitaristes, Yamaha, c’est la Pacifica créée il y a plus d’un quart de siècle, et rien d’autre. Pourtant, avant ce succès mondial, la marque japonaise a réalisé d’autres modèles aux lignes plus classiques, à l’image de sa célèbre SG dont la forme, telle qu’on la connaît aujourd’hui, remonte à 1972. Une forme qui semble avoir influencé en partie le design de cette nouvelle série Revstar. Cette ligne comprend 8 guitares, dont les tarifs varient suivant les finitions et l’équipement des instruments. Mais elles adoptent toutes le même type de corps. La RS820CR est le haut du panier (au-dessus, on ne retrouve que la RSP20CR, seul modèle de la collection qui soit fabriqué au Japon). On est dans l’esprit plutôt « Les Paul ». Un généreux corps en acajou et une table en érable, qui pèse son poids, un manche collé lui aussi en acajou, avec une touche en palissandre. Mais quand on regarde de plus près la découpe du corps, le chanfrein, ou la jonction avec le manche, on constate une vraie recherche en matière d’ergonomie. Tout
est bien équilibré, chaque case accessible sans effort. L’accastillage est aussi sobre qu’il met en confiance. C’est du sérieux !
Dry it again La RS820CR est équipée de 2 humbuckers Yamaha réalisés par le fabricant coréen G&B Pickups, pour des sons aussi à l’aise dans le registre classic rock, que dans le blues costaud ou le hard rock. Le rendu est à la fois vintage et musclé (ici, on a des Alnico
V), mais sans souffle ni bruit parasite. Le passage d’un micro à l’autre n’engendre pas de baisse de volume. On vous
parlait d’esprit Les Paul : on est en
plein dedans. Vient alors le push-pull installé sur le potard de tonalité. Il
abrite un système unique réalisé
pour la série Revstar : le Dry Switch.
Il s’agit d’un système passif qui filtre
les aigus et resserre les graves. Ainsi,
on se rapproche du son d’un micro simple, sans en subir les désagréments, buzz et autres parasites. Certes, le son n’est pas aussi dynamique qu’avec un vrai simple à l’ancienne, mais on a quand même été agréablement surpris, malgré la petite baisse de volume engendrée.
À défaut de faire de cette Yamaha une vraie gratte funky, ce système ouvre grandement les possibilités sonores de la bête, en rock, pop, avec des sons clean plus détaillés.
La race(r) des vainqueurs Avec ou sans Dry Switch, le constat reste le même : côté manche, c’est plus rond et plus chaud, côté chevalet, plus pointu et mordant. Toujours avec cet équilibre tonal général : jamais d’aigus criards ni de basses envahissantes. Le réglage de tonalité est efficace, et permet des incursions jazzy quand le potard est quasiment à zéro, en mode humbucker. Cette guitare est simple à utiliser, mais polyvalente, avec une touche à la fois vintage (avec jusque ce qu’il faut dans les médiums) et moderne (un niveau de sortie assez conséquent, et un rendu très propre). Ajoutez un look en phase avec le son (design familier, mais finition sobre et contemporaine), pour un instrument redoutable, sous la barre des mille euros. Un vrai retour en force. Guillaume Ley
Caractéristiques
Les Yamaha Revstar sont au nombre de 8 : 7 modèles sont fabriqués en Indonésie et un au Japon. Le premier modèle (RS320) se vend à moins de 500€, là où le plus cher (RSP20) flirte avec les 1700€.