Sous ce look de petite console numérique se cache une redoutable arme à presque tout faire, enregistrement et sonorisation compris. Tout ça pour moins de 600 euros.
Il y a presque 10 ans, la marque japonaise frappait un grand coup en sortant le R-16, petit studio numérique portable qui pouvait enregistrer 8 pistes en simultané et servir d’interface avec votre ordinateur. Profitant des avancées technologiques
et d’un savoir-faire grandissant, Zoom repousse les limites avec un ébouriffant L-12, qui peut enregistrer 12 pistes d’un coup dans un espace toujours aussi réduit (8 cm plus large qu’un R-16). Mais ce n’est pas tout. Le L-12 adopte le format d’une console de mixage compacte et peut donc servir à sonoriser un groupe, par exemple dans un club ou un bar. Il possède 8 entrées en combo XLR/Jack, avec un compresseur par voie, et surtout la possibilité de régler facilement l’égalisation de chaque tranche grâce
à une section Channel Strip dédiée,
en bleu sur la façade de l’appareil (sur
le R16, il faut réaliser de fastidieuses manipulations avec l’écran et des sous-menus peu lisibles). C’est donc plus rapide et plus convivial, à la fois live et studio. Les 4 pistes restantes sont des pistes stéréo avec entrées en jack. On retrouve une paire de switches d’alimentation Phantom (pour les pistes 1 à 4 et 5 à 8), une Reverb intégrée, le petit pavé de contrôle et son écran LCD pour piloter l’enregistrement sur carte mémoire, et la connexion USB, pour là aussi se servir du L-12 comme d’une interface numérique. Classique ? Presque.
2 en 1, c’est plus malin Là où les autres produits de ce type
(y compris chez Zoom) peuvent tour
à tour servir d’enregistreur (pratique pour les nomades) ou d’interface (pour home studistes), le L-12 peut faire les 2 simultanément, ce qui permet d’assurer une
sauvegarde automatique.
Certes, cela demande de
ne pas se planter dans
quelques manipulations
essentielles (surtout si en plus on se
sert du L-12 en tant que console en live), mais c’est la vraie assurance d’une prise de son « de sécurité ». Autre détail très pratique, la possibilité de sauvegarder ses réglages dans 9 banques. Pratique quand on joue à plusieurs reprises (ou qu’on s’enregistre) au même endroit. Le son a lui aussi progressé, puisque les préamplis ne soufflent vraiment que si on dépasse les 3/4
de la course des potards de gain. Ils encaissent plutôt bien les gros sons graves, les caisse claires qui claquent, et la conversion analogique/numérique est relativement propre. Ceux qui pensent que c’est à peu de choses près ce qu’on retrouve chez la concurrence, n’ont pas encore tout vu.
Tous au casque ! Voilà ce qui fait vraiment la différence : une section moniteur avec 5 circuits de retour au casque et, pour chacun d’entre eux, la possibilité de faire son propre mix d’écoute pour plus
de confort. Rien que cette « option » démarque le L-12 de la concurrence. Car des appareils qui ne font presque que ça, c’est à dire permettre de jouer au casque en groupe, sont vendus au même prix (le HS-5 de Roland coûte lui aussi 599€). En gros, pour ce tarif, on en a 4 fois plus avec le L-12. Même en poussant le volume de chaque section casque (de A à E),le son ne sature que dans le dernier quart de la course (en même temps, nos oreilles avaient déjà mal avant). Alors que faudrait-il de plus ? Une version avec plus de pistes ? Pourquoi pas. Et une utilisation simplifiée ? Ici, beaucoup de choses sont très intuitives, ou s’acquièrent rapidement après une petite lecture du mode d’emploi. Et à ce prix, pour le moment, personne ne fait le poids. Guillaume Ley
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