Après un EP (revisité il y a peu en version piano/voix), un somptueux premier album et un autre – qui l’est tout autant – de reprises pour faire la nique à la pandémie (« Songs From Isolation »), A.A. Williams continue de tracer sa route dans les méandres du (post ?) rock sombre. Plus épais, du moins dans le son, que son prédécesseur, « As The Moon Rests », qui a été enregistré cette fois-ci dans un vrai studio et non à la maison (ceci expliquant cela), est une nouvelle petite merveille dans le genre, fragile et puissant à la fois, où la voix enchanteresse de la Britannique semble flotter en apesanteur pour se poser divinement sur les longues montées en spirale des autres instruments. Telle une bande-son d’un imaginaire documentaire sur les aurores boréales, ce disque – que l'on rangera précieusement aux côtés de ceux de Chelsea Wolfe, PJ Harvey, Nick Cave, voire des Deftones quand la bande à Chino se fait plus atmosphérique – est assurément l’une des belles sensations de cette année 2022.