Steve Perreux (guitare/chant) et Dimitri Chaillou (batterie/programmation/clavier/chant) ont réuni leurs forces un beau jour de 2007, juste « pour tuer le temps en s’éclatant entre potes ». Et c’est un coup du sort qui va réellement mettre le duo sur les rails. « Robot Orchestra a dû remplacer un groupe qui devait accompagner Down To Earth (formation dans laquelle jouait le batteur, ndlr) en Espagne, France et Italie. Les retours ont été bons et nous avons pris le projet plus au sérieux pour ensuite enregistrer notre premier album en 2009, ce qui nous a permis d’enchaîner des dates dans plus d’une quinzaine de pays en Europe. » Des kilomètres d’asphalte, les deux compères en ont avalé depuis les débuts du groupe, à tel point que les six titres qui composent le sobrement intitulé « V » rendent hommage à certains lieux croisés en chemin. « Ce sont des villes que nous avons eu l'occasion de découvrir lors de tournées et qui nous ont laissé des souvenirs inoubliables, autant sur le plan humain qu’au niveau des concerts ou encore de l'architecture... Sur cet album, on peut sûrement capter à travers la couleur de chacun des morceaux des ambiances ou des émotions ressenties que nous avons essayé de retranscrire. C'est assez subjectif et abstrait, mais il n’y a en tout cas pas de concept derrière tout cela. » Pour cette cinquième réalisation, Robot Orchestra a doublé sa formule duo en accueillant une paire de cordes (violon et violoncelle), tout en parsemant régulièrement les nouvelles compositions d’arrangements empruntés à l’électro, avec un résultat final qui titille les codes du post-rock, mais avec une tension sous-jacente empruntée au rock noisy, quelque part entre Radiohead et Fugazi. « Nous avons toujours été dans une démarche “expérimentale”, ça s'est fait assez naturellement, d'album en album. Nous ne nous sommes jamais fixés de contraintes et de limites en termes d'esthétique et nous ne pensons pas non plus faire réellement du post-rock, mais plus du rock expérimental. “The Argument“ de Fugazi et “Kid A“ de Radiohead nous ont beaucoup influencés, majoritairement pour le nouvel album, même si d’autres groupes ont également été une source d’inspiration : Lack, Refused, A Silver Mt Zion… La liste est trop longue ! Nous passons notre temps à écouter du son ou voir des concerts, c’est très nourrissant. » Avec un tel discours, quoi de plus logique que « V » soit un disque aux multiples émotions, avec un côté cinématographique prononcé. Composer une bande-son d’un film (ou autres), un futur challenge pour Robot Orchestra ? « C'est une proposition que nous accepterions avec grand plaisir. À bon entendeur… (rires) »