Allant au-delà de la « simple » Octafuzz, cette pédale boutique est une arme de destruction sonore, pour le plus grand bonheur des expérimentateurs.
La marque californienne Beetronics est une affaire familiale qui compte aujourd’hui sept personnes. Elle a trois pédales au catalogue, l’OctaHive, l’Overhive et la WhoctaHell testée ici. Attention, voici un effet pas toujours facile à aborder, mais diaboliquement efficace une fois qu’on en maîtrise les sombres arcanes. Il s’agit d’une Fuzz avec Octaver (octave du dessous), qui peut transformer votre guitare en un vieux synthé basse 8 bits au son digne de celui des meilleures consoles de jeu vintage. Étrange, certes, mais totalement exploitable. Sous ce boîtier à la finition relic pleine de charme se cachent une paire de circuits qui peuvent fonctionner individuellement : celui de la Fuzz et celui de l’Octaver.
Côté Fuzz, c’est du gros, du très gros gain. Un seul potard pour cette section, qui règle la dose de Fuzz ; pas de tonalité, ça sonne direct. Le son est gras et réagit très bien à votre volume, à la personnalité de votre micro comme à la tonalité de
votre guitare (ce qui permet
de compenser l’absence de
réglages). Bref, ça écrase. Côté
Octaver, on a le choix entre
un ou deux octaves
inférieures. Dans le
premier tiers du réglage,
on renoue avec le son
classique des Octafuzz,
pour qui voudrait jouer les Jack White ou les Dan Auerbach. Plus on pousse, plus le son se déforme, au point de ressembler à un truc difficilement descriptible, quelque part entre le synthé basse cheap des années 80 en mode console de jeu Nintendo 8 bits et l’arpégiateur avec peu de notes, mais au son toujours aussi fantaisiste. C’est
à ce moment que la recherche du son parfait devient un peu nébuleuse. En effet, les potards de Hell (gain) et Whocta (octave) interagissent. Il faut donc manipuler les deux progressivement et régulièrement avant de trouver le son. Fermez les yeux, ne vous fiez qu’à votre audition, ce sera mieux. Une fois le son trouvé, on vous garantit qu’il décollera le papier peint (avec deux octaves en dessous, ça déboîte), ou sonnera à la
fois psyché et électro (avec une jolie présence dans le bas du spectre). Avec cette WhoctaHell, vous vous détacherez allègrement du reste de la meute des Octafuzz qui se contentent de reproduire un son déjà entendu mille fois. Guillaume Ley - Photo : © Olivier Ducruix
Caractéristiques
Le custom ultime Sur le site beetronicsfx.com, vous pouvez customiser votre pédale comme rarement une marque vous le propose. Cliquez sur l’onglet « Custom Order », et suivez les 14 étapes en ligne. Vous avez le choix entre plusieurs potards, footswitches, écrous, toggle switches, diodes, finitions... et vous pouvez aussi envoyer le graphisme que vous voulez voir apparaître sur le boîtier si vous désirez un truc vraiment personnel. Un type d’offre qu’on retrouve chez certains fabricants boutique comme Jam Pedals ou Zvex. Le fabricant français Crust fait de même avec beaucoup d’humour et répond à vos envies de custom les plus débiles. Ils ont par exemple réalisé la Brice Hortefuzz...