Voilà qui relève de l’exploit : une guitare sept-cordes confortable et bien finie avec un manche multi-diapason ainsi que des micros qui se défendent, le tout pour une somme modique. C’est ce que vient de réaliser Cort avec sa KX307 MS.
Cort et les guitares modernes taillées pour le metal et les registres contemporains, c’est une histoire qui dure. Sa série KX en est la plus belle preuve et GP s’est d’ailleurs frotté à plusieurs de ces modèles, 7-cordes et 8-cordes en tête, avec multi-diapason. La KX307 MS n’est donc pas la première de la bande à se confronter à nos bancs d’essais. Mais ici, on s’attaque à une version dite économique, au rapport qualité/prix étonnant (si le tarif indiqué est celui du catalogue officiel, nous avons pu voir ce modèle chez plusieurs enseignes pour près de 200 € de moins). Qu’attendre d’une telle guitare pour un tel prix ? Que de bonnes choses en fait. La KX307 MS est dotée d’un corps en acajou (à ce prix, on se doute que ce n’est peut-être pas le plus noble) avec un vernis mat au toucher très agréable (à la limite des finitions dites open pore) qui suffit à vous mettre à l’aise. Et le meilleur est à venir, avec un manche en érable torréfié s’il vous plaît !
(sur)Confort
Et quel manche surprenant. Confort de jeu et sensations de vitesse au programme, renforcés par un réglage parfait sur le modèle que nous avons reçu pour cet essai. L’action des cordes est ajustée très bas pour un jeu sans effort : elles flirtent avec les frettes, mais pas un buzz, pas une frise parasite. Avec un diapason allant de 25.5” à 27”, chaque corde dispose de la longueur nécessaire pour ne pas sonner mollement comme du chewing-gum. L’adaptation aux frettes penchées se fait en quelques heures de pratique, sans réelle difficulté. L’accordage tient bon la rampe (une stabilité favorisée par des mécaniques à bain d’huile et les pontets individuels). Pour ce prix, on est dans le très bon. Mais avec une lutherie qui fait le job et un accastillage qui tient la route, on se dit que finalement, le maillon faible, s’il doit y en avoir un, risque de se situer du côté de l’électronique...
Tenue de route
Pour le coup, la marque coréenne fait l’impasse sur les fameux micros Fishman Fluence qui équipent ses KX 7 et 8-cordes positionnées quelques gammes au- dessus et opte pour deux modèles passifs maison. Là où certains micros plus économiques frustrent rapidement, ces Humbucker Powerbar s’en sortent plutôt avec les honneurs. Des micros passifs qui fonctionnent assez bien sur ce type de guitares modernes, même à plus de six cordes et nécessitant un gain de sortie costaud. D’autant qu’en général, on aime leur dynamique, d’ordinaire moins lissée que par les micros actifs. Certes, à ce prix, ces Powerbar ne sont pas les plus dynamiques qui soient, mais ils se défendent bien sur les sons clairs et offrent un rendu assez resserré dans les graves avec le micro manche, très pratique pour les rythmiques avec des accordages aussi graves qui peuvent rapidement devenir brouillonnes. Si on ressent un peu moins la différence entre le micro chevalet et le micro manche quand on passe de l’un à l’autre avec une grosse saturation high-gain, on apprécie en revanche l’absence de disparité de volume. Et au pire, vu le prix de la guitare, un changement de micros ne vous mettra pas sur la paille pour la personnaliser. Une vraie belle surprise qui pourrait bien donner des envies de multi-diapason et de cordes supplémentaires que cette KX démocratise sans faire de compromis.
Caractéristiques
On est fixé
Si la série KX abrite deux types de multi-scale, en 7 ou 8-cordes, elle ne décline pas ce fameux format multi-diapason en version 6-cordes. Or, certains guitaristes ne diraient pas non à cette formule à frettes penchées. C’est ce que propose la X700 Mutility, une guitare tirée de la ligne X Series, taillée pour la vitesse et pour les fans de shred. On y retrouve donc des Fishman Fluence Modern et autres découpes ergonomiques, mais toujours des pontets fixes individuels en décalé en guise de chevalet, car cela reste encore compliqué et cher en termes de développement de faire cohabiter vibrato et multi-diapason. Un travail sur lequel certaines marques planchent depuis des années comme Strandberg, qui a développé son propre vibrato ou Kahler, sur le coup depuis une douzaine d’années, et dont certains modèles pensés pour le multi-scale équipent des guitares chez Dean par exemple.