Guitaristes amateurs de sons musclés et de look hors des sentiers battus, cette Cort KX500 Etched abrite, sous une apparence qui marque d’emblée, un son puissant et détaillé, doublé d’un confort de jeu plus qu’agréable.
Résolument orientée vers les registres modernes, la série KX continue de s’agrandir à un rythme soutenu. Après des modèles simples et accessibles (la KX100, vendue aux alentours des 250€) ou au contraire beaucoup plus pointus (la KX508MS, guitare multi-diapason 8-cordes), la marque sud-coréenne sort le modèle qui manquait à la famille, la KX500 Etched. Cette guitare au confort de jeu et au son modernes, reste une 6-cordes au sens plus classique du terme, mais abrite ce qui se fait de plus tendance en matière d’électronique, à savoir le fameux système Fluence de la marque Fishman. Côté lutherie, c’est du joli travail pour un rendu dans l’air du temps. Sur le corps en acajou, on retrouve une table en frêne sablée. C’est cette technique de sablage du bois qui donne cet aspect à la fois brut et élégant (un peu comme certaines finitions satinées ou open pore). C’est un style qui plaira ou non...mais il est en parfaite adéquation avec le côté contemporain de la guitare. L’accès aux aigus est toujours aussi dégagé et l’équilibre général de la guitare sans reproche. Le chevalet est fixe, comme sur toutes les guitares de la série, avec cordes traversantes. De quoi assurer un joli sustain et de belles résonances aux cordes.
Essence non ordinaire Parce que plus rien ne sera jamais pareil côté essences (il faut bien protéger les espèces rares ou menacées), le choix de la touche s’est porté sur l’ébène de Macassar et sa jolie alternance de couleur noir et crème. Une très belle alternative au palissandre qui, placée sur un manche en 5 pièces en érable et amarante, produit des notes assez douces, tout en ayant un petit côté pointu juste ce qu’il faut. Le tout, vissé sur le corps en acajou, délivre un ensemble assez rond et chaleureux. C’est d’ailleurs l’intérêt d’une telle lutherie : retrouver le meilleur des conforts, digne d’une Superstrat de compétition, avec un son plus typé Les Paul et charnu, acajou et ébène à l’appui. De ce côté, c’est plutôt réussi lorsqu’on empoigne la guitare débranchée, tranquillement assis dans son fauteuil. Ne reste plus qu’à la brancher, car son électronique est loin d’être celle d’une Les Paul ‘59 ou d’une Stratocaster de 1964.
Jeu sous Fluence Les micros (et le système électronique) Modern Fluence développés par Fishman ont commencé à s’installer un peu partout, au point de devenir une nouvelle référence de plus en plus appréciée. Chez Guitar Part, on a déjà eu l’occasion de tester les modèles Modern sur d’autres guitares, parmi lesquelles la Cort KX508 MS et les LTD Phoenix-1000 See-Thru Black Cherry et LTD KS M-6. Les deux dernières possèdent elles aussi un corps en acajou et un manche en érable avec touche ébène. À ce titre, le verdict est assez similaire : sur les sons saturés, en crunch généreux comme avec un bon gros high-gain, c’est terriblement efficace, tranchant et détaillé, mais jamais criard. On conserve une belle épaisseur et un rendu dans l’esprit d’une électronique passive sans le côté toujours un peu raide de micros actifs à haut niveau de sortie. C’est en revanche moins convaincant sur les sons clairs. Le changement de voicing, qui se veut un peu plus « vintage », ne fait pas assez la différence pour en faire une guitare véritablement polyvalente. Mais Cort n’a jamais menti sur la marchandise, en annonçant la couleur dès le départ : c’est une guitare moderne qui, citons la marque, « convient aussi bien au metal qu’au rock progressif ». Avec un tel confort de jeu, des attributs haut de gamme et cette finition réussie, la KX500 Etched remplit donc entièrement son contrat. Guillaume Ley
Caractéristiques
La loi des séries La ligne Cort KX s’est beaucoup cherchée avant de se stabiliser sous sa forme actuelle. En 2001sortait la KX1, guitare petit budget pour bien débuter, avec deux humbuckers maison. Pendant presque deux décennies, Cort essayera de placer un chevalet vibrato sur certains modèles (KX5 FR), d’apposer une finition voyante, d’un goût parfois douteux (la version TF réalisée par l’artiste Stephen Jensen avec un énorme cœur posé sur un fond bleu électrique, ou la CQ avec ses deux sabres croisés), puis de décliner sa KX en version plus prestigieuse (la KX Custom de 2006 avec ses micros Seymour Duncan SH1 et SH4). Depuis quelques années, l’ensemble a gagné en cohérence : micros plus modernes, chevalet fixe pour toutes ; et des finitions plus modernes, sans trop en faire. Une sage décision...