Si la finition de cette guitare située dans le haut de gamme de la marque coréenne semble faite pour attirer les fans de shred, la X700 surprend grâce à une électronique bien polyvalente qu’elle n’y paraît.
Dans la série X, je voudrais la 700, qui vient rejoindre les rangs des X100, X250, X300 et X500. La petite dernière est aussi celle qui aligne des caractéristiques plus haut de gamme que ses frangines. Cette ligne taillée pour la vitesse et la puissance met en avant le côté ergonomique des instruments ainsi que l’équipement de pointe qu’abritent les modèles haut de gamme comme la X500 et la X700. Le premier regard jeté sur cette dernière arrivante nous fait immédiatement penser aux Ibanez RGD et aux Schecter Riper sorties en 2019. On y retrouve la table en érable flammé qui ne recouvre pas entièrement le corps, et laisse apparaître une bordure du frêne qui le compose. La finition est réussie. Pas de frettes qui débordent ou de coulure de vernis, une couche de vernis assez fine sur le manche pour ne pas ralentir la glisse... Pas non plus de multi-diapason, ni de 7-cordes à l’horizon pour le moment. On est face à une guitare au confort de jeu moderne, mais aux attributs « classiques » qui respectent les canons du genre (sans le vibrato flottant de type Floyd Rose, ici remplacé par un Cort CFA-III moins enclin aux acrobaties, mais avec plus de sustain selon la marque).
Véritable sportive
C’est clairement un outil à shred qu’on
a sous la main. Le manche au profil plat nous le rappelle. Les premières notes aussi. En effet, la X700 est équipée des excellents micros Seymour Duncan SH2N (manche) et TB4 (chevalet). Aucun problème avec ces modèles. Le son est puissant, détaillé et ouvert, sur les deux micros. Détail intéressant, ceux-ci sont très orientés rock (voire hard-rock), sans le côté ultra bourrin pour amplis high-gain trop typé metal. Cette électronique associée aux différentes essences choisies pour la lutherie aide à percer à travers le mix sans aucun problème, grâce à un léger apport dans les médiums et un grave bien présent, mais serré juste ce qu’il faut. Plans de guitar-hero, riffs de thrash en palm-mute, gros accords classic rock, tout fonctionne, avec une pédale d’Overdrive comme avec de la distorsion. Alors pourquoi Duality ? Cette guitare aurait-elle un autre visage ? Peut-être bien...
Banane à split
Si cette Cort ne possède « que » deux humbuckers, son sélecteur micros propose cinq positions. Outre les trois positions classiques, les deux autres permettent de jouer soit avec les bobines intérieures des deux humbuckers, soit les bobines extérieures. Il en résulte un son très proche de simples bobinages, qui, une fois n’est pas coutume, vaut le détour. On obtient un résultat cristallin et profond à la fois, très agréable pour les sons clairs ou crunch, loin d’être incompatible avec du matériel plus vintage (pour le coup, seul le look de la guitare tranchera avec votre vieux combo à lampes au tolex rincé). Le seul bémol concerne le vibrato. C’est un modèle qui, même s’il autorise quelques tirés, n’aura jamais la souplesse d’un Floyd, ce qui peut manquer sur un solo à la Vai, et ne nous a pas semblé garantir une aussi bonne tenue d’accordage après l’avoir manipulé avec insistance, et ce malgré des mécaniques à blocage. Avec une surprenante polyvalence qui va plus loin que sa finition moderne destinée à séduire les shreddeurs, la X700 est une belle alternative. Mais attention, car à ce tarif, l’offre sur le marché est très large.
Guillaume Ley
Caractéristiques