DEFTONES - L'Olympia - 03/05/2017

Ce second concert des Deftones à l'Olympia, tout autant que le premier, ne pouvait être que chargé en émotion. En novembre 2015, le groupe avait logiquement annulé son passage au Bataclan prévu quelques jours après les attentats meurtriers. Sombres et douloureux souvenirs…
Après une première partie assurée tant bien que mal par Skyharbor, le chanteur de la formation américano-indienne (New Dehli, Mumbai et Cleveland), malade, ayant dû déclarer forfait, place aux Deftones. Malgré un pied cassé et une sorte de semelle en caoutchouc spécialement conçue pour amortir les chocs, Chino est bien présent sur la scène parisienne et en pleine forme. Tant pis pour ses sauts légendaires, notre homme, parfois même à cloche-pied, et ses fidèles camarades de jeu, ne ménagent pas leur peine pour plonger tout l'Olympia dans un impressionnant tourbillon de décibels. Toujours autant à l'aise dans les tempos lents (Abe Cunningham, le batteur, sait jouer au fond du temps comme personne), le quintette livre un set lourd à souhait, chargé d'ambiances diverses et variées judicieusement mises en valeur par des éclairages à la redoutable efficacité.

Cheveux au vent grâce à un ventilateur dissimulé à ses pieds, son modèle ESP bien calé en bandoulière, Stephen Carpenter, imperturbable comme à son habitude, balance ses riffs surpuissants qui font un peu plus trembler les murs de l'Olympia. Quelques « merci », « comment ça va » et autres « vous passez du bon temps ? », Chino Moreno n'est certes pas le plus grand des communicants, mais le sourire qui illumine son visage pendant la quasi totalité du show, tout comme sa grande générosité dans l'effort malgré un pied blessé, montrent que l'intéressé est heureux de partager cette seconde date avec le public parisien. Un son de mammouth, des lights de premier choix et une setlist bourrée de trésors, ce soir-là, le gang de Sacramento a une nouvelle fois prouvé qu'il était bien un groupe à part. Respect, messieurs. Olivier Ducruix - Photos : © Olivier Ducruix