Avant un récent changement de line-up, le quintette d’origine parisienne (mais basé à Nantes pour la majorité des musiciens) avait quelque peu annoncé son envie de redéfinir sa musique en élaguant le nom du groupe. Exit le The Texas Chainsaw placé devant Dust Lovers : un hommage à un film d’horreur culte jugé trop tape à l’œil pour cette nouvelle direction musicale ? « C’est effectivement une des raisons. On ne se retrouvait plus dans l'esthétique “Amérique profonde” de nos débuts. Et la référence à “Massacre à la tronçonneuse “ passait très régulièrement à la trappe pour laisser place à une version écorchée de notre nom. Clairement, les gens avaient du mal à s’en souvenir et le raccourcir rendait service à tout le monde ! » Même si le groupe réfute avec force l’étiquette « rock cinématographique », le 7ième art reste une grande source d’inspiration pour Dust Lovers, qui avoue y piocher « des couleurs et des ambiances », autant dans les synthés de John Carpenter que les envolées épiques d’Ennio Morricone. « Plus encore que ces gimmicks, les genres cinématographiques nous inspirent des thèmes de chansons, des personnages, des histoires. » C’est assurément pour toutes ces raisons que « Fangs » sonne comme une bande-son imaginaire articulée autour du vampire, avec une tracklist qui suit la tombée de la nuit. « Sans parler de concept-album, chaque disque doit avoir un fil rouge à nos yeux. Après avoir composé la première salve de morceaux, nous avons senti une ambiance se dessiner, ça a simplement donné le ton pour la suite. Grâce au retour en force du vinyle, les gens ont redécouvert la manière d’écouter un disque dans son entièreté. Nous essayons toujours de faire en sorte que l’auditeur écoute l’album comme il regarde un film, à savoir d’une traite, en donnant à l’ensemble une cohérence pour une expérience globale. » Plus groove que ces prédécesseurs, « Fangs » a été écrit pour moitié au piano. Une nouveauté dans la manière d’aborder la composition pour le quintette, qui se traduit par des ambiances plus marquées. « Les nouveaux titres ne reposent pas exclusivement sur un riff de guitare, ce qui nous a permis de tenter plus de choses en terme d’arrangements, notamment pour les parties de claviers, mais aussi de basse qui, cette fois-ci, ont une place plus importante. Et ça n’empêche absolument pas d’avoir une guitare présente du début à la fin de l’album, principalement dans un rôle de coloration mais aussi avec quelques passages façon guitar-hero. »