Environ un an après l’arrivée de son nouveau PDG, JC Curleigh, l’heure du premier bilan est venue. Où en est Gibson ? Quels sont ses objectifs ? Des questions auxquelles répond Cesar Gueikian, numéro 2 de l’entreprise remise sur les rails par des passionnés qui se devaient de redorer le blason terni d’une marque légendaire.
Gibson est redevenu un fabricant de guitares avant tout. Ce retour aux sources était-il votre but premier?
Cesar Cesar Gueikian (directeur marketing) : Absolument ! Nous nous sommes recentrés sur ce qui a fait
de Gibson une marque iconique, sur son héritage ainsi que sur les futures innovations qui seront développées. Nous allons protéger nos racines, à savoir les guitares, qui sont notre ADN. Une fois que ce sera fait, nous serons prêts à nous développer à nouveau et à façonner de nouveaux sons.
Est-ce la raison pour laquelle vous avez lancé des procédures contre Armadillo Enterprises, propriétaire des marques Dean et Luna Guitars ?
Nous ne ferons aucun commentaire sur les litiges en cours. Notre objectif est de protéger nos artistes et les fans de la marque qui attendent de Gibson des guitares de la plus haute qualité, et d’en finir avec les confusions entre les différents instruments du marché.
Cela implique-t-il des actions similaires contre d’autres marques qui réalisent des copies trop proches des originales ?
Tous nos efforts sont tournés vers
la construction de notre héritage,
la qualité et tout ce qui fait que les guitaristes aiment Gibson. La qualité est notre obsession et le succès sera là quand tous nos fans diront que nous fabriquons les meilleures guitares jamais réalisées en 125 ans. Cela passe par l’obligation de les protéger de ce qui créé un amalgame sur le marché. Nous négocions chaque semaine avec des centaines de fabricants
de contrefaçons, majoritairement
en provenance d’autres pays, et qui sèment le doute chez ceux qui pensent acheter une vraie Gibson.
Qu’allez-vous faire en ce qui concerne les magasins qui avaient cessé de travailler avec votre marque ?
Les faire revenir ! Nous avons
rendu les collaborations beaucoup plus faciles grâce à de rapides changements, pour mettre nos guitares entre les mains de plus de guitaristes, en améliorant l’accès et la distribution des marques Gibson, Epiphone et Kramer
Une fois que tout sera bien relancé, comptez-vous aussi réaliser des guitares avec un nouveau design ?
Peut-être... J’ai lancé un laboratoire Gibson, « The Gibson Kitchen »,
dans lequel nous testons plusieurs innovations en compagnie de nos artistes. Nous commençons à peine. Si quelque chose de bien en sort, il trouvera naturellement sa place sur le marché.
Passion Gibson
Proche de JC Curleigh, Cesar Gueikian a d’abord travaillé dans divers secteurs parmi lesquels la gestion des droits d’artistes, le rachat et le redressement d’entreprises en difficulté... Passionné de musique et de guitares Gibson, il possède une collection personnelle qui ferait pâlir plus d’un fan de la marque. « J’ai une centaine de guitares, dont 80 sont des Gibson. J’ai commencé à collectionner les guitares il y a environ 20 ans. On y retrouve de nombreux exemplaires des années 50 et 60. Je possède aussi la première guitare électrique produite, une ES-150 Charlie Christian de 1936. Au-delà de la musique et des guitares, ma plus grande passion est celle pour les guitares Gibson. Réunir mon expérience dans le business et ma passion, c’est un rêve devenu réalité, l’opportunité de ma vie. »