Un nouveau modèle signature, mais pas n’importe lequel, celui d’un grand nom du metal, s’invite dans la danse organisée par Gibson, qui se refait une beauté en élargissant le spectre de ses artistes endorsés. Une Flying V Dave Mustaine... Option gros (gros) son.
L’arrivée de Dave Mustaine dans le rooster de Gibson fut une source de fierté énorme pour la nouvelle équipe dirigeante de la marque, notamment son président Cesar Gueikian. Pendant de nombreuses années, le leader de Megadeth a joué sur Jackson, puis sur des guitares Dean, dont la majeure partie était composée de modèles aux silhouettes empruntées au célèbre modèle Randy Rhoads, mais surtout, par extension, à la légendaire Flying V. Alors quitte à passer chez Gibson, autant se faire plaisir en partant de l’originale. La Flying V EXP ressemble donc à ce grand classique, surtout au vu de la finition Antique Natural qui évoque le modèle Korina, avec un côté vintage (la finition Silver Metallic en revanche, paraît d’emblée beaucoup plus moderne alors qu’elle possède le même équipement). C’est pourtant bien une V à la sauce Mustaine : certains détails sautent aux yeux, à commencer par le choix d’une tête « banane » de style Explorer avec six mécaniques en ligne, un placement des potards qui remontent plus haut sur le corps, et bien entendu celui de l’entrée jack, positionnée sur la tranche interne de pointe supérieure.
Flying heavy Pour que Dave Mustaine retrouve ses repères (au-delà de ceux de la touche qui sont plutôt voyants avec leur forme Teeth), le manche de cette guitare dispose de 24 cases et d’un radius compensé. Si le confort est de mise, sans aucun souci, on reste bel et bien sur une Flying V en termes d’équilibre : en bref, lâchez le manche et la tête plongera rapidement. Quand on le sait, on fait avec et on ne se pose pas la question. Et pour retrouver le son qu’il affectionne, les deux micros sont ses Seymour Duncan Signature, modèles Thrash Factor, des humbuckers passifs à gros niveau de sortie, inspirés par les JB (chevalet) et 59 (manche) de la même marque. Comme d’habitude, on a préféré jouer cette Flying V debout, ne sachant vraiment trop quoi en faire une fois assis. Sa réaction sur les sons saturés est tout simplement parfaite grâce à ses micros légèrement creusés dans le médium, avec un grave un peu plus resserré et des aigus plus agressifs. On perce dans le mix sans abuser du médium, ce qui est très intéressant comme rendu. Il va de soi que décider de jouer en palm-mute est un choix gagnant, comme si ces deux humbuckers avaient été étudiés pour (ainsi que pour taper du solo à vitesse grand V, à la Mustaine...). En revanche, côté son clair, mieux vaut ne pas trop compter dessus : c’est raide et droit, mais surtout, ça manque de dynamique. Pas étonnant quand on voit le niveau de cheval de ces micros (pourtant passifs, mais sacrément costauds).
Spécialiste du metal Voilà une guitare qui, si on ne se fiait pas à sa signature, pourrait bien cacher son jeu. Elle conserve un aspect vintage (on est loin des Dean ultra voyantes), mais délivre un son bien caractéristique, ancré dans un style, furieusement puissant et précis, qui ravira tous les adeptes de heavy, de metal, et autres registres musclés. Certes, elle ne plaira peut-être pas à tous, notamment aux fans de la Flying V originale, mais c’est une signature qui s’assume. Toutes les guitares portant le nom d’un musicien ne peuvent pas en dire autant. Guillaume Ley
Caractéristiques
Un corps, plusieurs modèles Si la version testée dans nos pages possède un aspect plus vintage, Gibson, qui avait déjà sorti la Flying V en Silver Metallic a récemment présenté une version Alien Tech Green réalisée en hommage à l’album « Rust In Peace ». Des finitions plus modernes qui ne sont, on s’en doute, qu’un début en attendant les versions Kramer et Epiphone annoncées depuis les prémices de la signature de Mustaine avec Gibson. Le premier prototype Kramer présenté en 2021 se rapprochait plus de l’esprit des Randy Rhoads avec ses pointes plus acérées (mais une finition plutôt classique et réussie : Vanguard Natural).