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GIMME 5 - Fred Alera

Guitariste et bassiste multitâches pour une kyrielle de groupes indépendants de l'Hexagone depuis un paquet d'années (Second Rate, Billy Gaz Station, Napoleon Solo, Oscar Nip), Fred Alera est aussi un auteur et compositeur à l'écriture fine et sensible. Preuve en est avec son premier EP, produit par Damny Baluteau (La Phaze, Pungle Lions) dans lequel l'intéressé a choisi de délaisser pour la première fois de sa carrière la langue de Shakespeare pour celle de Molière et ainsi mieux exprimer ses pensées. Fred Alera présente ici les cinq disques qui l'ont marqué.

GOLD
Capitaine abandonné

Si des gens lisent cette interview, ils vont se dire : « Gold ? Ces vieux ringards des années 80 ? Mon Dieu quelle horreur ! » Mais en 1986, j'avais 4 ans et Gold était hyper présent sur les plateaux télé avec les singles Capitaine abandonné et Plus près des étoiles, issus de cet album. Les refrains sont intenses, les voix sont soignées et les textes peu enjoués. Ce n'est donc pas si mal ! La production est évidemment très synthétique, mais le format est très radio, très anglo-saxon pour de la variété française. J’ai été assez déstabilisé par l’univers du groupe, bouleversé par les refrains. Ce fut un choc infantile. Devant le miroir, j'enfilais l'imperméable de ma mère pour plagier le look du chanteur, ma guitare Lucky Lucke en bandoulière. C’était le début.




PIXIES
Doolittle

Ce sont les lignes de basse qui m'ont semblé les plus importantes dans cet album. J'ai l'impression que tout était axé autour d'elles. J'écoute encore régulièrement « Doolittle », il me réconcilie avec le rock, celui qui est hors du commun. Gil Norton à la production y est pour beaucoup dans les placements des sons. J'aime les astuces de compositions, la rage et la joie qui s'en dégagent, pour moi Franck Black est un génie et je l'ai découvert avec ce disque, totalement orgasmique. D'un point de vue guitare, je n'ai jamais eu trop envie de reprendre les morceaux des Pixies ou de jouer par-dessus le disque, comme j'aime faire souvent. Leur jeu est trop singulier pour l'imiter, c'est un groupe d'alchimistes.


NIRVANA
Nevermind

Comme tous les gens de mon âge, j'ai du mal à imaginer que ce disque ne puisse pas compter. J'avais découvert le punk et le classic rock avant l'adolescence, mais je me sentais en décalage avec l'époque et le discours des groupes. Même si je les aimais, ils faisaient partie du passé. Les Ramones, Led Zep, Joy Division, The Doors, et j'en passe, tous pratiquement morts en 92 ! Nirvana s’est adressé à l'adolescent que j'étais. On avait décidé que Kurt Cobain serait l'idole de ma génération, ça nous appartenait. C'est un disque multi-facettes et aujourd'hui, quand je réécoute « Nevermind », je redeviens celui que j'étais à sa sortie. C'est la Madeleine de Proust ! Et le son va si bien avec la pochette ! Les effets de Chorus, Delay, Flanger collent parfaitement à un genre de nage en eaux troubles, non ? Une réussite totale. Question guitare, Cobain a décomplexé tous les débutants à l'époque, cela a été incroyablement bénéfique pour les jeunes musiciens. Et dans mon envie de composer aussi car il a montré une façon de faire simple, honnête et essentielle, avec de l'âme. Ce n'est jamais par hasard que je le rejoue sur la platine ou que je regarde un clip tiré de cet album. C'est l’envie de renouer avec cette période.

SAMIAM
You Are Freaking Me Out

Samiam est le groupe qui m'a fait découvrir la scène indépendante, celle qui ne passe pas en radio, celle que l’on range sous l'étiquette indie rock. Underground de chez underground. Tout y est pratiquement mid-tempo, mais toujours moins rapide que le hardcore mélodique, qui est un style avec des chansons plus enjouées ou vindicatives. Chez Samiam, le fond est triste, les textes désabusés et la musique hargneuse, en force et toutes guitares dehors. Ça fait du bien au milieu des années 90 car ce ne sont pas des stars marketées de l'après-Nirvana. Eux viennent de la scène hardcore de Berkeley, ils ont un déjà un parcours de vétérans derrière eux. Ça sonne très naturel, franc du collier, ça joue comme un groupe, un vrai. Il y a beaucoup de leçons à en tirer. « Your Are Freaking Me Out » fait partie de ces albums dont je connais par cœur l'enchaînement des titres. Très influencé par Samiam, j’ai de temps en temps fait des petits clins d’œil dans beaucoup de mes groupes par la suite.

THE BEAT
The Beat

Le leader de The Beat est Paul Collins, un ancien de The Nerves, ces derniers étant connus pour avoir composé Hanging On The Telephone, repris plus tard par Blondie. Cet album de The Beat est assez méconnu je crois, alors qu'il est la quintessence de ce qu'est la power pop en 1979 et posera les jalons du genre pour les prochaines décennies. C’est un classique, un must-have : 12 titres, 12 tubes. J'ai énormément écouté ce disque durant toute ma vie. Mélodies imparables et un léger côté northern-soul, c'est jubilatoire de bout en bout. À l'écoute des chansons, la cage thoracique est sur le point d'exploser, avec une irrépressible envie de danser ! Sa facilité d'écoute m’a énormément marqué, alors que plus jeune le groupe me semblait plutôt obscur. Il est des albums, comme celui-ci, qui sont directs, évidents, qui ne révolutionnent pas forcément les codes établis, mais qu'il ne faut pas sous-estimer, le genre de disque qui nous accompagnera toujours.

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