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GIMME 5 - Maxime Goudard (Storm Orchestra)

Auteur d'un prometteur second EP, « Bite The Bullet », Storm Orchestra a toutes les chances d'endosser le dossard de groupe à suivre. Pour l'heure, Maxime Goudard, le chanteur et guitariste du trio parisien, nous parle des 5 albums qui l'ont marqué.



ZZ Top  Tres Hombres Cet album a une place particulière, car il est chargé de souvenirs qui remontent à mon enfance. C’est le premier vinyle que j’ai vu tourner et le premier disque que j’ai pu acheter avec mon propre argent. Il a une double connotation sentimentale pour moi qui fait partie d’une génération née avec les CDs. Voir cette galette noire tourner devant mes yeux m’a obnubilé, c'était quelque chose d'exceptionnel. De plus, j’ai découvert ce disque avec mon grand-père quand j’étais tout gosse. Il était fan de ZZ Top et de Status Quo. Quand on allait le voir, la première chose que je lui demandais c’était d’écouter ZZ Top, et « Tres Hombres » en particulier. Depuis le jour où il m’a fait écouter ce disque de pur blues, ça ne m’a plus jamais quitté : La Grange avec son solo interminable, mais jamais ennuyant. Et ce slow, Hot, Blue And Righteous, m’a toujours particulièrement touché. Ces gros barbus qui se livrent à un slow sirupeux, je trouve ça juste génial. La pochette est défoncée, le CD un peu rayé, mais je l’ai toujours. J’ai ensuite bouclé la boucle en allant les voir en concert, avec pour seul regret de ne pas avoir pu partager ce moment avec mon grand-père.



AC/DC  Powerage Je suis un fan d’AC/DC, une chose héréditaire dans la famille. J’aime cet aspect du rock : pas de prise de tête, on monte sur scène et tout le monde fait la fête. Cet album, c’est celui des « vrais » fans. J’ai toujours cherché à avoir ce son unique de guitare, mais avec ma patte. Je pousse les aigus à fond, ça doit fendre l’oreille. J’ai longtemps pensé que seul Marshall m’apporterait ce grain. Et avec ma première guitare, une Epiphone Les Paul, ça fonctionnait, mais sans plus. Quand j’ai eu ma Gretsch demi-caisse, ça n’a plus fonctionné avec ce genre d’ampli. Il m’a fallu tout revoir et c’est à ma grande surprise un Fender Twin Reverb qui m’a donné ce son. La demi-caisse fait résonner les harmoniques et j’adore ça ! Et puis « Powerage », c’est aussi la voix de Bon Scott, juste unique. J’ai souvent essayé de l’imiter à m’en casser les cordes vocales, mais c’est tout simplement impossible. Riff Raff, dont on reprend le riff d’intro parfois en concert, est le meilleur solo qu’Angus ait pu faire ! On croit que c’est fini, puis il en remet une couche, puis une fois que c’est vraiment fini, on en voudrait plus. Mais s’il fallait que je donne une préférence elle irait pour Gone Shootin’, que je trouve vraiment profonde, avec un son bien rond... Tout est parfaitement à sa place. J’ai longtemps singé Angus dans ma chambre devant le miroir, avec le son à fond, à en avoir les oreilles qui sifflent ! Je dois avoir une famille bien conciliante...



The Kooks  Konk (Deluxe Edition) J’ai découvert les Kooks avec leur premier album, que j’avais acheté totalement par hasard, juste parce que la pochette m’a attiré. Je l’ai beaucoup écouté, mais c’est leur deuxième qui m’a le plus touché. Ne serait-ce que par la production, bien meilleure que sur le premier. The Kooks c’est le groupe qui m’a donné envie d’acheter une guitare folk. J’ai repris presque chaque chanson de l’album en acoustique et c’est avec ce disque que j’ai appris les accords de base de la folk au final. Il m’a aussi permis de comprendre l’utilisation d’un capodastre et toutes les possibilités qu’il peut offrir. Mais le plus important avec les Kooks, c’est la voix. Ça m’a appris à la pousser dans les aigus, à la tordre, à y mettre des sentiments. C’est la première fois que je me suis attardé sur les textes, sur la prononciation. J’ai pris le travers de cet accent londonien que j’aime particulièrement. Il ajoute du cachet aux paroles, une forme de classe ultime, mais de manière irrévérencieuse. Bon, je ne vais pas vous cacher que chanter un petit Kooks en soirée en guitare/voix, à l’époque ça plaisait particulièrement aux filles ! J’ai précisé la version Deluxe parce que j’ai autant écouté le CD bonus que le principal.



Ramones  Rocket To Russia La première fois que j’ai découvert cet album, c’était en fouillant dans les disques de mon père. La pochette m’a tout de suite attiré : 4 mecs, avec tellement de style ! Le rock à son état le plus simple, le plus original. Les Ramones m’ont donné envie d’acheter mon premier perfecto ! Cet album, c’est l’exutoire ultime, on s’en fout que tu joues bien ou mal. C’est ça le rock’n’roll. C’est suite à cette découverte que j’ai dévoré la biographie de Dee Dee Ramone. Cela m’a montré qu’il n’y a pas besoin de savoir forcément bien jouer pour faire du rock. C’est un mouvement, une âme. J’ai appris à jouer de la guitare avec « Rocket To Russia ». Quand on débute, c’est facile de jouer ou de chanter sur du Ramones. J’ai appris toutes les chansons une à une, j’ai imprimé toutes les tablatures, tous les textes, je les ai collés sur les murs de ma chambre. Je lançais le disque et je le jouais d’une traite, à fond la caisse. Ça m’a appris l’endurance, savoir gérer ma voix, la corne qui se fait sur les doigts à force de jouer... et le plaisir de jouer des chansons en entier. C’était l’essentiel pour moi à l’époque, pouvoir faire un concert dans ma chambre et m’imaginer devant une foule de gens se sautant les uns sur les autres.



Arctic Monkeys  Whatever People Say I Am, That’s What I’m Not Ce groupe est unique pour moi ! C’est mon premier concert, avec ma mère et ma sœur, dans la fosse aux arènes de Nîmes. Le premier riff de The View From The Afternoon démarre et c’est comme ça que j’ai vécu mon premier pogo. J’ai adoré ce mélange de corps qui se cognent les uns aux autres de manière primitive. Un concert pour moi, c’est toujours en fosse, il faut se frotter à la foule et tester ses limites. Ça m’a donné envie de les suivre et je suis allé les voir sur chaque tournée. Le premier album des Arctic Monkeys est donc l’une des premières claques musicales venant d’un groupe qui m’est contemporain. C’est une voix à laquelle je m’identifie, que je veux imiter. Je me filmais en train de reprendre Mardy Bum, d’abord seulement à la guitare, puis au chant. Je recommençais avec When The Sun Goes Down. Je pense que le débit rapide d’Alex Turner a mis à mal mon accent anglais. Je ne lisais pas les paroles, je reprenais en total yaourt et, à force d'écouter, j’apprenais cette diction qui n’est pas la même que le Français. J’ai dû écouter ce disque plus d’un million de fois, de manière presque obsessionnelle. J’ai regardé chaque live, fait attention à chaque détail. C’est par exemple ce qui m’a fait porter ma guitare haut, ça casse moins le poignet et ça permet d’être plus précis. Je m'identifie à cet album jusqu'à son titre, j’en ai toujours eu rien à foutre du regard des autres, et j’aime ne pas être ce qu’ils pensent. Il ne faut pas abattre toutes ses cartes au premier regard…

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