Après huit ans d’absence, Jack And The Bearded Fishermen signe un éclatant retour avec un troisième album magistral de bout en bout.
Huit ans sans donner signe de vie, c’est une sacrée longue pause que les protagonistes ont occupé – certains continuent de le faire – en jouant dans diverses formations (Horskh, Red Gloves, Go Spleen), jusqu’à ce qu’une petite voix, celle d’une amitié indéfectible, les pousse à reprendre du service. « En 2015, nous avions besoin d’une pause après 10 ans d’activités. Nous avons tous sorti des albums et tourné avec nos autres groupes dans des styles plutôt différents, c’était important de le faire. Ça arrivait régulièrement qu’on nous demande si nous allions reprendre un jour, mais aucun de nous n’était capable de répondre à cette question, jusqu’à un soir de 2019 où nous avons décidé de répéter, histoire de voir si le plaisir était toujours là. Au début, l’idée était de rejouer nos anciens morceaux, éventuellement d’en composer un ou deux de nouveaux, et de refaire des concerts. Nous avions même booké quelques dates, mais la pandémie est arrivée et nous avons dû revoir nos plans. » Crise sanitaire oblige, point de tournée : le quintette bisontin se lance finalement dans l’élaboration d’un album complet, motivé comme au premier jour, l’expérience acquise par chaque musicien en plus. « Le Covid a changé notre manière de travailler. L’un d’entre nous est à Grenoble, les autres à Besançon, nous avons donc mis en place des sessions très intenses de répètes de 3-4 jours consécutifs. Cette méthode a super bien fonctionné. Nous n’avons jamais pris autant de plaisir à composer un album et nous ne sommes jamais allés aussi vite ! » Plaisir totalement partagé à l’écoute d’un magnifique et abouti « Playful Winds » où la guitare est reine (trois gratteux, rien que ça !), l’ensemble étant marqué par le sceau du post-hardcore des 90’s. « Nous avons tous grandi au son du grunge, de l’indus, du post-hardcore et du metal des 90’s. Pas mal de groupes que nous apprécions sont influencés par cette esthétique (Turnstile, Drug Church) et d’autres se sont reformés récemment et ont sorti des albums incroyables (Quicksand, Failure). » Tout aussi incroyable que cette troisième réalisation des pêcheurs barbus, l’une des meilleures sorties de l’année 2022.
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