LANE, c’est d’abord une histoire de familles originaires d’Angers, avec les Sourice d’un côté (guitare/chant, guitare, basse) et les Belin de l’autre (guitare, batterie). Une réunion familiale aux allures de supergroupe made in France, avec une paire d’anciens Les Thugs, et tout autant de musiciens de Daria, qui a vu le jour sans plan de départ réellement prédéfini. « J’avais des morceaux dans mon ordi et j’étais un peu frustré de ne pas les exploiter, vu que nous avions fait une croix sur un nouveau retour des Thugs », confie Pierre-Yves, le bassiste. « Félix, mon fils, jouait de la guitare dans sa chambre. Il avait un riff que j’aimais bien et nous avons enregistré un titre comme ça, juste pour s’amuser. Je connais les gars de Daria depuis longtemps et nous avions parfois évoqué autour d’un verre de vin la possibilité de faire de la musique ensemble. Je leur ai dit que j’avais 10 morceaux en stock et qu’il me fallait un batteur et un guitariste. Par la suite, mon frère Éric (chant/guitare et ex-Les Thugs, ndlr) est venu se greffer sur le projet. Quand j’y repense, toutes ces rencontres me semblent tellement évidentes ! » Encore plus quand on sait que le frontman travaille pour le label (Twenty Something) qui a signé les Angevins, que le jeune frère de Félix s’occupe de certains visuels (photos de presse, vidéos) et que Camille, le batteur, a enregistré la paire de productions du quintette. Après un EP 4 titres en guise de présentation, LANE a sorti son premier opus début mars, sans du tout penser au rapprochement que le public pourrait faire avec les Thugs. « Éric et moi, nous ne savons faire que ça, alors pourquoi essayer autre chose ? », explique Pierre-Yves. « Cela aurait été une sacrée surprise si nous avions fait de la bourrée auvergnate (rires) ! Sur le 4 titres, c’est vrai que l’on peut sentir l’influence des Thugs, mais sur l’album, beaucoup moins, avec parfois des titres plus pop et d’autres plus aérés. Mais il faut être franc : le même groupe sans aucun passé, cela aurait été beaucoup plus compliqué. Énormément de portes se sont ouvertes rapidement et facilement parce que nous connaissions du monde grâce aux Thugs. Nous avons quand même fait 25 dates très vite juste avec un 4 titres. Je suis conscient de cette chance quand j’entends d’autres groupes d’Angers qui me parlent des galères pour trouver des concerts, mais cette chance, nous l’avons aussi provoquée en faisant beaucoup de choses avant. »
Lumineux
Oui, tout s’est accéléré pour LANE entre la sortie du EP et celle du LP, avec un paquet de sollicitations diverses et variées (interviews, concerts) et une forte attente du public pour le premier opus. Si les ex-Thugs et les gars de Daria ont su gérer ce genre de moments, Félix, du haut de ses 21 printemps, a dû faire connaissance avec pas mal de nouveaux défis. « Au début, je n’ai pas senti de pression particulière. Elle est arrivée avec l’épreuve de la scène. C’était totalement nouveau pour moi et c’est lors du Black Bass Festival, devant 1500 personnes que j’ai réalisé ce qu’il m’arrivait en me demandant ce que je foutais là (rires) ! Il y a eu aussi un petit coup de stress pendant l’enregistrement de l’album. Cela faisait à peine 1 an et demi que je jouais de la guitare et je commençais juste à maîtriser les barrés. J’attends donc avec impatience notre second disque ! » Il va sans dire que nous aussi, tant « A Shiny Day » est un disque abouti, dans lequel le shoegaze brille de mille feux, comme au bon vieux temps des 90’s. Une bien belle histoire de potes et de famille, mais aussi une leçon imparable de DIY pour tous les groupes indés.