Il y a bientôt 30 ans disparaissait Cliff Burton, bassiste de Metallica à l’origine de lignes mythiques, de solos entrés dans la légende et d’intros devenues cultes. Un véritable bass hero, à la fois discret en coulisses et redoutable sur scène, amoureux fou de sons vintage et de grains de basse bien crades.
Cliff aimait la Fuzz, et la Wah. Parmi ses effets, une Power Wah Fuzz de Morley. L’occasion était trop belle pour la marque américaine. Après avoir discuté avec Ray, le père du regretté bassiste, Morley a décidé de réaliser une version Tribute de la pédale d’époque. Attention, un hommage, pas une copie conforme. Car à l’époque, les produits portant le nom de Morley, fabriqués par la compagnie Tel- Ray Electronics (qui produit aussi des chambres d’écho pour Fender, Vox, Gibson…), prennent une sacrée place au sol et disposent d’un énorme cordon d’alimentation électrique. Pas de place pour une pile 9V, ni de petite fiche pour utiliser un bloc d’alimentation externe. La version Tribute est justement plus compacte et équipée pour le 9V, via pile ou alimentation. La Wah et la Fuzz disposent chacune de leur footswitch on/off individuel et de leur propre contrôle de volume. En plus du potard Intensity (le gain de la Fuzz), on retrouve un petit switch Modern/Vintage.
Sick and destroyed Morley a annoncé avoir reproduit le son exact du matos d’époque. Le moins que l’on puisse dire, c’est que côté Fuzz, c’est à la fois gras, généreux et bien rentre dedans. Au même titre que Cliff, il vaut mieux jouer aux doigts pour profiter pleinement du timbre de cet effet. On a à peine senti la différence entre le mode Modern et le Vintage (mais on a préféré le Vintage). Le son se resserre à peine sur le Modern et on n’a pas franchement perçu si un léger creux s’effectuait dans le médium. Pas de réglage pour la tonalité, un détail a priori plutôt embêtant. Mais vu que ça déboîte, on est finalement très bien avec ce son unique. La Wah a tout ce qu’il faut pour rendre le bassiste heureux. Elle accroche dès les notes les plus graves et ne casse pas les oreilles au max de la position basse. La course de la pédale d’expression est progressive, ce qui permet d’obtenir une jolie palette de sons filtrés. Reste le cumul des effets. Attention, gérez les volumes des 2 côtés, car ça peut vous exploser en pleine face tant la disparité de volume peut être impressionnante quand on enclenche la paire de footswitches. Mais une fois le bon équilibre trouvé, c’est magique. À vous Orion et (Anesthesia) Pulling Teeth. Il paraît qu’on peut même l’utiliser avec un clavier ou une guitare. On a essayé. Il faut quand même taper dans le grave et les sons assez dynamiques. Pas mal à la limite pour les joueurs de 7 ou 8 cordes, pas top pour les cocottes funky sur les cordes aigües. Mais préférez leur la basse. Après tout, cette Fuzz-Wah est faite pour. Vintage et musclée, le double effet Cliff Cool. Guillaume Ley
Caractéristiques
De la Fuzz et du Cliff Cette pédale Morley n’est pas la première «reissue» rendant hommage à Cliff Burton. En 2013 sort la basse Aria Pro II Cliff Burton Signature, qui reprend les lignes et les caractéristiques de l’Aria Pro II SB sur laquelle il jouait (il a aussi utilisé une Rickenbacker 4001 et une Alambic Spoiler). Côté Fuzz, il ne faut pas non plus oublier que Cliff jouait aussi beaucoup avec une Big Muff d’Electro-Harmonix. Un équipement qu’il a branché dans une tête Sunn O))), Peavey ou Mesa Boogie, suivant les époques. La plupart du temps, ces têtes étaient reliées à des enceintes Ampeg. Tout le reste était dans les doigts de Cliff qui a pondu d’inoubliables moments au sein des 3 premiers albums de Metallica.