Réunir réponses impulsionnelles et émulations de micros et d’amplis de puissance dans un boîtier accessible et facile à utiliser, c’est le paris remporté par la marque chinoise en imposant d’emblée un produit qui va faire parler de lui.
L’émulation d’enceintes via la technologie de réponse impulsionnelle est en plein boom. Nos fidèles lecteurs ont pu en apercevoir un bel échantillon logiciel dans le Guitar Part n°323. Pour les adeptes de produits « hardware », ou que souris et clavier rebutent, il existe divers types de pédales et boîtiers spécialisés dans ce domaine. Vous en avez aussi découvert dans nos pages : Torpedo C.A.B.M, Mooer Radar, Engl Cabloader, DigiTech CabDryVR... Nux n’allait pas manquer l’occasion de s’inviter à la fête. Et avec succès. Le Solid Studio est un boîtier costaud, en métal bleu, dont la sérigraphie et la connectique ne trompent pas : on est bien dans le domaine de l’émulation d’enceinte pour ampli guitare. Comme pour le modèle développé par Engl, on a grandement apprécié le choix de faire l’impasse sur un écran et des menus déroulants au profit de contrôles tous gérables en façade, de manière intuitive et rapide. Une approche certes old-school, mais qui peut rendre de grands services grâce à des réglages intuitifs.
Un grain de puissance Au programme, huit types d’enceintes, huit micros (avec trois placements différents) et une section de puissance virtuelle (trois types de lampes) à laquelle s’ajoutent des contrôles de Drive et de Presence. On peut utiliser séparément les sections Cab/Mic et Amp, ou bien entendu les cumuler grâce aux deux footswitches. Côté enceintes, c’est vraiment surprenant, dans le bon sens du terme. Rappelons que cette petite boîte est vendue 149€. Et un tel son à ce tarif, c’est cadeau. Chaque émulation d’enceinte possède son intérêt : la JZ120 (type Roland Jazz Chorus) pour embellir un son clair, la classique 1960 pour un son à la Marshall, parfait en crunch... Mais utilisées seules avec des pédales d’effets en amont (et même un préamp), ces IR peuvent parfois sembler un peu raides. C’est là qu’intervient la section de puissance : elle apporte une vraie dynamique et du caractère à l’ensemble. Le petit plus, c’est le potard de Drive (en plus de celui de Presence) pour gérer le gain qui entre dans l’ampli de puissance émulé. De quoi faire tordre légèrement l’ensemble, comme si on poussait les lampes dans leurs derniers retranchements. Et ça joue beaucoup sur le rendu en termes de réalisme. Une vraie belle surprise placée en sortie de pedalboard, mais aussi avec un vrai ampli (voir plus bas). Voilà un futur compagnon capable de rendre bien des services en enregistrements, sans prise de tête. Guillaume Ley
Caractéristiques
Avec un vrai ampli Nux a fait fort : on peut aussi utiliser le Solid Studio avec sa tête à lampes préférée... sous certaines conditions. Il faut bien suivre les indications du fabricant dans le manuel, clair et détaillé. Pour cela il faut deux câbles HP, un en sortie d’ampli, l’autre à destination d’une vraie enceinte ou d’une Loadbox prévue à cet effet depuis la sortie Thru Out de la Nux (car ce petit boîtier n’est pas une Loadbox). Il faut ensuite bien positionner les deux sélecteurs situés à l’arrière de l’appareil (sur +4 dB et SPK). Ainsi, vous avez le son de votre tête, section de puissance comprise, traitée par le Solid Studio dont on peut éteindre la section Amp via le footswitch dédié. Une option qu’on retrouve sur le C.A.B.M de Two Notes, mais pas sur les autres produits cités dans cet essai. Encore un plus à un prix redoutable.