L'attente de voir les Pixies en concert était forte ce soir-là, presque palpable, et ouvrir pour le quatuor originaire de Boston pouvait être un défi difficile à relever. Dégaines de hipsters, guitare collée au menton pour le frontman, malgré les apparences et un début de set un brin poussif, Fews a largement rempli son contrat. Durant une bonne grosse demi-heure, ces quatre jeunes musiciens, qui semblent privilégier un certain anonymat, ont doucement fait monter la sauce pour finir sur un titre puissant, hypnotique et sacrément bien maîtrisé. Une belle surprise et un premier album, « Means », que l'on vous conseille vivement de découvrir.
À peine le temps de déguster (?) une boisson houblonnée hors de prix, dont la fraîcheur mériterait sans nul doute un débat passionnant, que les Pixies débarquent sur la scène du Zénith. Une poignée de notes arpégées aura suffi pour dès le début du concert faire chavirer le Zénith dans une autre dimension. À moins que cela soit dans une autre époque... Commencer ainsi par Where Is My Mind, véritable hymne de toute une génération, c'est gonflé, mais c'est finalement du Frank Black (pardon, Charles Machin Truc Chose IV) tout craché, comme si l'intéressé et ses camarades de jeu voulaient se débarrasser d'un lourd fardeau. La suite est un tourbillon de chansons. Le frontman des Pixies n'étant pas un grand communiquant, le groupe enchaîne les titres à vitesse grand V. Et les tubes aussi, avec quand même quelques allusions sonores aux deux dernières livraisons du quatuor. Le public parisien est aux anges, voire même au paradis quand les Pixies étirent en longueur une magnifique version de Gouge Away où Paz Lenchantin, la nouvelle bassiste, se montre à son aise, comme sur certains autres morceaux pendant lesquels elle vole quasiment la vedette au leader emblématique des Pixies (All I Thing About Now, le frissonnant Hey). Un salut du public façon théâtre et une paire de rappels après, les lumières du Zénith se rallument alors que l'épaisse fumée blanche balancée généreusement pendant le bien nommé Into The White peine à se dissiper. Comme les mélodies imparables d'un groupe hors norme qui préfère définitivement s'exprimer en musique (une setlist de 37 chansons !) plutôt que de se lancer dans de grands discours prévisibles. Tout simplement magique.
Setlist
Rappel