C’est en 2006, après une formation d’un an chez Claude Fouquet, que Pierre-Marie Châteauneuf s’est installé
à Montferrier-sur-Lez, à côté de Montpellier, pour réaliser ses guitares et basses, acoustiques ou électriques. Propos recueillis par Jean-Louis Harche
C’est le cas de la Waukesha Macassar (testée dans le Guitar Part n°253), ainsi que du Byblos, un hybride entre oud (luth oriental) et guitare, dont la version acoustique à reçu la Bourse de l’Innovation 2010 décernée par les Internationales de la Guitare, ou encore de la Thelonious. « Celle- là, je l’ai réalisée pour fêter le dixième anniversaire de mon installation.
Les 3 couleurs, vert, jaune, rouge, (généralement associées au Reggae
et utilisées dans nombre de drapeaux de pays d’Afrique. Ndr) sont celles de la Guinée d’où vient une partie de ma famille. Pour la fabrication, j’utilise
des machines traditionnelles qui me donnent vraiment plus de flexibilité que le numérique. Je sculpte mes manches à la main et ils doivent d’abord tenir tous seuls, avant tout collage ou vissage. J’insère 2 renforts en carbone (du talon jusqu’aux mécaniques. Ndr). Mes têtes sont dans l’axe du manche et je les fais plus épaisses, ça favorise le sustain et renforce la rigidité sur cette zone. » Pour faire bonne mesure, il a ajouté ici une bonne volute, épaisse, en haut du manche. « J’aime les bois qui sortent de l’ordinaire comme le padouk, proche du palissandre de Rio, sur le plan sonore et par sa densité (autour de 700 kg/m3). Sur la Thelonious, j’ai choisi l’érable pour le manche et pour la touche, mais j’ai inséré une sous-touche en padouk, pour l’esthétique. J’ai aussi fait réaliser un chevalet/cordier sur mesure en laiton par Sébastien Santilli (San Lorenzo Guitars). » Celui-ci a une structure vintage à 3 pontets, pour un twang inimitable, les cordes étant traversantes, comme sur la référence Fender. Notre luthier ne néglige, comme il se doit, aucun détail, ainsi, la cavité électronique, où trône entre autres un gros condensateur orange drop, est isolée avec de la peinture graphite et recouverte d’une plaque de bois avec une astucieuse fermeture aimantée ! « Ce qui me plaît aussi dans la lutherie c’est le dialogue, avec le musicien. Mes instruments sont d’ailleurs livrés avec un CD de photos des étapes de leur fabrication. » Ayant confirmé sa passion lors d’un stage d’une semaine chez le regretté Xavier Petit, voici quelques années, Pierre-Marie Châteauneuf propose à son tour des stages de lutherie, avec 40 à 50 heures, sur 6 jours, pour 1 à 3 personnes, qui repartiront ainsi avec la guitare de leurs rêves.
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Tarif du Stage : à partir de 1800 €, guitare comprise (hébergement proche, dans le quartier des facultés, compter entre 30 et 50€ par jour). Ce stage est reconnu comme une formation professionnelle, auprès de la Direccte (http://direccte.gouv.fr/), donc un financement est possible par le biais d’un Fongecif, de Pôle Emploi, de l’Agefiph, etc…
Photo : © C. Mellini
Jean-Louis Horvilleur est depuis 10 ans, Jean-Louis Harche, testeur matos chez Guitar Part au goût immodéré pour les grosses pelles metal, ce qu’il cumule avec le rôle d’audioprothésiste , de président du Conseil Scientifique de Bruitparif (l’organisme de surveillance du bruit en Ile de France), d’administrateur et de membre du Bureau de La Semaine du Son. Il enseigne le risque auditif et est membre du groupe Santé du Conseil National du Bruit.