Ah ça, il va en déranger plus d’un ce nouveau Polyphia. Mais il présente l’avantage de faire bouger les lignes, déjà bien bousculées avec les précédents albums. Ne cherchez pas d’épiques moments de shred plaqués sur des rythmiques galopantes. Le groupe continue de tracer son sillon, piochant dans des répertoires contemporains, entre électro, hip-hop, trap, et même flamenco, n’hésitant pas multiplier les featuring avec des artistes on ne peut plus connectés, au risque d’outrer les plus traditionalistes des auditeurs quand débarquent des effets comme l’auto-tune sur des morceaux qui semblent tout droit sortis d’un album de Drake. Mais c’est aussi ce qui fait avancer le style, lui évite de se scléroser et parle à une génération qui, comme les membres du groupe, se nourrit de tous les sons disponibles sur le web. Le modèle a évolué, le son aussi. Polyphia, qui n’oublie pas qu’il a aussi écouté les anciens, a invité Chino (Deftones) et Steve Vai à venir faire la fête avec lui. L’avenir de la guitare passera aussi par des groupes en phase avec leur époque. La preuve. Guillaume Ley