La finition de cette Squier Jazzmaster est impeccable, d’autant que la couleur dorée de la plaque de protection
oppose un contraste éclatant
au rouge métallisé du corps.
Le manche est moyennement
épais. Le vernis satiné est
très agréable au toucher. Les
frettes sont bien finies, le
reste de l’assemblage est proprement réalisé et l’ensemble ne souffre d’aucun défaut visible. On est sur une production chinoise très soignée. La référence vintage se trouve dans les mécaniques de type Kluson à graissage manuel, les attaches courroies basiques et peu évasée, le choix des logos, le pickguard en aluminium anodisé et le maintien de 2 circuits électriques parallèles (Lead et Rhythm) comme sur le modèle original de 1958.
Résonances sympathiques
Sur le plan sonore, une particularité s’entend déjà en acoustique, avec l’entrée en résonance par sympathie de la portion de corde située à l’arrière du chevalet. Cela ajoute des résidus sonores qui peuvent étonner et une brillance caractéristique du modèle. Si besoin, cela peut facilement s’atténuer en plaçant un bout de tissu entre les cordes par exemple. Le vibrato est très souple d’utilisation, c’est-à- dire moins raide et abrupte que celui d’une Stratocaster. L’instrument du test présente des zingages parasites qui rendent le son plus cristallin, mais c’est probablement dû à un réglage perfectible.
Les sons Jazzmaster
Les micros simples bobinages sont
moins incisifs que ceux des Telecaster
ou Stratocaster. Néanmoins, en son clair comme en son saturé, on retrouve 2 micros de caractère, plus ronds, mais jamais ternes ou imprécis. Certes, le niveau de sortie pourrait être plus élevé, les notes plus pleines, moins creuses, mais rien de rédhibitoire. La course des potentiomètres est progressive pour le volume et un peu plus façon « interrupteur » pour la tonalité. L’originalité de la Jazzmaster est son second circuit dont la fonction était à l’origine d’offrir un son plus rond pour la rythmique, typé « jazz » en vue de séduire une autre clientèle. Le son de ce second circuit est vraiment plus sombre, bien que parfaitement fonctionnel. Ce genre de sonorité sera superbe par exemple avec une grosses Fuzz et tout autre traitement qui n’aura pas besoin d’un son de guitare très brillant pour être réactif au jeu. La mise en parallèle des 2 micros s’accompagne d’une impression de son cisaillé qui change des habituelles combinaisons de micros, et ajoute un élément de surprise, sans que cela ne crée de déséquilibre avec les autres sonorités.
La nervosité de la lutherie et les quelques sollicitations qu’il faut lancer pour faire vibrer l’instrument font de cette guitare un instrument plaisant à jouer. Il est sans en douter un bon instrument d’étude, voire plus. On peut se laisser séduire par le look, le répertoire suivra sans peine !