Pendant une bonne vingtaine d’années, Squier, marque permettant de s’offrir des reproductions officielles et accessibles de grands standards Fender, a visé un public de débutants et de musiciens peu fortunés grâce à sa ligne Bullet (des modèles fabriqués en Chine depuis 2002). Après l’arrêt de cette dernière, voici venir la série Sonic, avec une nouvelle offre apportant quelques améliorations tout en conservant cette politique tarifaire agressive pour séduire le plus grand nombre. Parmi les nombreux instruments qui la composent se trouvent une douzaine de guitares et deux basses. De quoi satisfaire de nombreux besoins (ou envies).
Cheval de guerre
La Mustang version Sonic Series existe soit avec deux micros simples soit deux humbuckers (la version HH, en test ici). La surprise du jour vient du réglage d’usine. Certes, les cordes accrochent un peu et semblent déjà avoir subi les affres du transport en container, mais elles sont étonnamment bien placées, assez près de la touche, sans friser pour autant. Assez rare en général sur des instruments vendus à ce prix. Le bord des frettes mériterait un coup de polissage et la finition d’ensemble reste honnête (une petite coulure à gauche, un vernis qui semble un peu épais, y compris sur le manche). Rien de rédhibitoire, surtout à ce tarif. Ce qui nous a semblé plus sérieux que sur les Bullet que nous avons pu avoir entre les mains se situe côté mécaniques. Si elles ne sont pas infaillibles, elles tiennent mieux l’accord que par le passé. Le confort de jeu est bien présent grâce au corps typique de ce modèle. En revanche, le potard de tonalité frottait fortement contre la plaque en métal, comme s’il avait été posé légèrement de travers sur notre exemplaire. Une fois branchée, la guitare s’est plutôt bien comportée. Pour les sons clairs, c’est assez neutre pour du humbucker. On est loin du son à la Gibson et on retrouve finalement ce petit côté Mustang (logique) avec un poil plus d’épaisseur qu’avec des single coils. C’est ce son qu’on retrouve aussi avec de la saturation. Un peu maigre mais nerveux, bien défini, parfait pour riffer (surtout sur ce type de guitare Offset avec un diapason plus court) et se prendre pour Kurt Cobain, Frank Black ou Graham Coxon. En revanche, qualité des micros oblige, on a quand même récupéré pas mal de buzz dans l’ampli malgré leur format à double- bobinage. S’il est une chose qu’on pourra éventuellement changer sur cette guitare qui ravira les bricoleurs, les micros seront en première ligne. Mais si on se comporte comme un sauvageon, qu’on enquille les plans et qu’on s’amuse à jouer avec le larsen, c’est parfait. Pourquoi chercher la perfection et la propreté quand on se la joue garage ? Une jolie petite gratte à un prix redoutable et avec un vrai look.
Déclinaisons en cascade
La Mustang est disponible avec au choix une touche en laurier indien ou en érable, suivant la finition du modèle retenu. En découlent plusieurs déclinaisons autour des mêmes modèles (en sachant que la Mustang propose deux configurations de micros différentes). Mais la gagnante de la série au jeu des variations sur le même thème reste la Stratocaster. Squier propose une version standard, une HSS, une HT (chevalet fixe), une HT H (un seul humbucker, chevalet fixe), une version gaucher standard et même quelques modèles avec une finition différente en exclusivité sur le site web de la marque.
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