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TAYLOR 510e - Souple et nuancée

Les modèles Taylor de la série 500 existent en 3 versions : acoustique, électroacoustique, avec et sans pan coupé. La nouvelle 510e vient compléter un triptyque jusqu’alors incomplet, avec une dreadnought classique enrichie des spécificités propres à la marque. Une belle réussite.
La Dreadnought Taylor 510e présente quelques modifications par rapport au modèle 510ce de 2014 : autre variété d’épicéa
 pour la table (Lutz au lieu
 du Sitka), un barrage en X
 sensiblement différent, une
 caisse sans échancrure, des
 détails mineurs de finition,
une tête ajourée, un manche taillé légèrement en V et un diapason plus court de 4 mm environ. Ce dernier a des répercussions sur le confort de jeu, car les cases sur le manche sont légèrement plus petites et des cordes potentiellement moins tendues. Cela facilite notamment le jeu au doigt (finger picking) sur un modèle d’instrument dont les qualités sont habituellement appréciées pour un jeu au médiator (flat picking et strumming). Cette guitare est d’une finition sobre et impeccable. Elle existe aussi sans capteur intégré (modèle 510), ce qui montre que la 510e est parfaitement conçue pour sonner en acoustique.
Haute définition Les résonances de cette guitare sont très claires, avec une remarquable définition des notes et des harmonies. L’impression générale est que l’on arrive sans peine à trouver l’information voulue sur tous les registres. Le sustain peut être long et la pente de décroissance du son plutôt droite à l’écoute. Sans travail des notes, il y a peu de fluctuations fréquentielles dans les résonances. Les notes sont pleines avec, pour les plus graves, une belle sensation de rondeur, un peu creusée, qui reste ouverte dans le haut du spectre. Une autre propriété de cet instrument est sa réserve de puissance, car il est possible de pincer fort les cordes sans ressentir de saturation de la lutherie.
Un piézo plus musical Le système d’amplification Expression System 2 est constitué de 3 capteurs piézoélectriques situés à l’arrière du sillet du chevalet (au lieu du traditionnel 
ruban placé sous le sillet). La hauteur des 3 capteurs est paramétrable, afin de régler la balance entre les 3 paires de cordes. Le résultat sonore n’a pas la nasalité pénible de la plupart des systèmes classiques. Le jeu percussif, par exemple, même près du chevalet, se fait sans accentuation excessive des graves ni sursaut de sensibilité. Le préampli associé est minimaliste avec seulement un EQ à 2 bandes, un volume et un interrupteur de phase. L’EQ « bass » ajoute ou retire de la matière sonore sans artificialité. Les aigus apportent la brillance nécessaire lors du jeu aux doigts et ne gonflent pas de manière caricaturale les transitoires
du médiator. Le réglage « phase », un petit interrupteur situé à l’intérieur de
la caisse, est un remède anti-larsen obtenu en modifiant l’équilibre basses/ aigus. Il n’y a pas besoin de détendre les cordes pour accéder à l’interrupteur, cela reste donc relativement pratique. Cette Taylor 510e est une belle guitare, aussi bien en acoustique qu’avec amplification. Son diapason court la rend d’un jeu plus souple qui incite plus volontiers à jouer en finger picking. Benoît Navarret


 
Caractéristiques

  • Corps : Guitare électroacoustique
  • Table : épicéa Lutz
  • Fond et éclisses : acajou
  • Manche : acajou
  • Touche : ébène, 20 frettes
  • Électronique : Expression System 2
  • Contrôles : volume, graves, aigus + phase
  • Origine : États-Unis
  • Étui : Taylor Deluxe
  • Prix : 3119€
  • Distributeur : www.taylorguitars.com



Diapason court Le mot « diapason » désigne ici la longueur de corde vibrante mesurée entre le sillet de tête et le sillet de chevalet. Lorsqu’un diapason est court, les cordes n’ont
pas besoin d’être autant tendues. Plus souples, elles opposent moins de résistance au mouvement lors du pincement au médiator ou aux doigts. En contrepartie, des attaques fortes peuvent entraîner des problèmes de justesse, car l’élongation des cordes est plus importante (la note est ainsi plus aiguë sur les attaques). De plus, des cordes moins tendues peuvent sonner avec moins de brillance et de précision dans le haut du spectre. Elles tendent à transférer moins d’énergie à la table d’harmonie, ce qui peut entraîner un rendement sonore plus faible (mais ceci dépend beaucoup des qualités vibratoires de la lutherie). On pourrait être tenté d’augmenter le diamètre
des cordes pour conserver une bonne réponse sous
le médiator, si l’on veut par exemple accorder sa guitare plus grave, en Mib ou en Ré, mais les cordes épaisses étant plus raides, l’intonation est alors plus approximative et leur sonorité plus dure, car le contenu spectral des cordes est moins harmonique.


Test paru dans le Guitar Part n°272

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