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THE LAST INTERNATIONALE - Jamais deux sans trois

Des riffs de guitare efficaces, des mélodies accrocheuses, quelques réminiscences blues mélangées à des influences indie rock, le tout supporté par deux véritables passionnés : « Soul On Fire », le second album de The Last Internationale, ne manque pas d’arguments pour connaître un joli succès. Propos recueillis par Olivier Ducruix - Photo : © Olivier Ducruix

Comment l’histoire de The Last Internationale a-t-elle débuté ?

Delila Paz (basse/chant) : Nous nous sommes rencontrés par hasard à New York. Avant de jouer ensemble, nous avons découvert notre attrait pour les mêmes artistes : Bob Dylan, Pete Seeger, Howlin’ Wolf, Woody Guthrie, Robert Johnson… Le genre de musique que personne n’écoutait dans nos entourages respectifs.

Edgey Pires (guitare) : Lorsque nous avons commencé le groupe, Delila chantait et jouait de la guitare acoustique. Notre bassiste de l’époque nous a laissé tomber 15 jours avant une tournée. Nous avons mis des petites annonces, auditionné un tas de types…

Delila Paz : J’ai donc décidé de prendre la basse. J’étais terrifiée à l’idée de devoir apprendre tous nos morceaux en deux semaines ! J’aimais le son de l’instrument, mais je ne savais pas du tout en jouer.

Plus de 5 ans entre « We Will Reign », votre premier album, et « Soul On Fire » : pourquoi avoir attendu si longtemps pour sortir ce disque ? Delila Paz : Tellement de choses se sont passées entre les deux albums… Nous avons d’abord été victimes d’un cambriolage lorsque nous composions les nouveaux morceaux... Une fois « Soul On Fire » enregistré, nous n’avions plus d’argent pour le mixage. Nous avons donc organisé une campagne de financement participatif. Il nous fallait absolument lever des fonds pour le finir et cela ne se fait pas du jour au lendemain. Edgey Pires : Notre ancienne maison de disques nous a pris tout notre argent. Nous n’avions déjà plus rien, mais elle nous a tout pris ! Tee-shirts, posters, vinyles, CD, bref, tout l’argent du merchandising, nous n’en avons jamais vu la couleur. Lorsque nos fans achetaient notre disque, elle gardait tout sans rien nous reverser. Les personnes en qui nous avions confiance chez Epic étaient parties, d’autres nous ont tourné le dos. Nous ne savions plus qui nous étions réellement, nous avions l’impression de perdre notre identité en temps que groupe et cela prend un certain temps pour se reconstruire, tout comme trouver un nouveau batteur pour « Soul On Fire ». Heureusement, nous avons pu compter sur Joey Castillo (ex-Queens Of The Stone Age, ndlr) qui a mis en boîte ses parties batterie en à peine trois jours.

Durant deux ans, Brad Wilk (Rage Against The Machine) vous a accompagnés derrière les fûts. Joey Castillo a enregistré les parties batterie de « Soul On Fire » et pour les dates françaises du mois de février, vous avez fait appel à Ion Meunier de Shaka Ponk. C’est quoi votre problème avec les batteurs ?

Edgey Pires : Il n’y en a pas (rires) ! Le vrai problème est que, en jouant avec de tels batteurs, tu t’habitues vite à l’excellence et tu deviens forcément exigeant. Ion de Shaka Ponk va faire les dates en France, et pour le reste de la tournée, nous avons demandé à Thomas Pridgen de nous rejoindre (il a joué avec The Mars Volta, Dug Pinnick et Eric Gales, et The Giraffe Tongue Orchestra, ndlr). À chaque fois, tu dois te surpasser pour que ton jeu de guitare soit à la hauteur. Vu la qualité des batteurs que nous avons eus, les gens qui viennent nous voir en concert se demandent qui sera le prochain. C’est devenu une curiosité (rires) !

Tom Morello est crédité comme producteur exécutif de « Soul On Fire »…

Delila Paz : Tom s’est énormément investi dans le processus de création. Il était en studio avec nous, toujours à chercher si une partie d’une chanson ne pouvait pas être améliorée. Il avait plein d’idées, pas forcément que sur la musique… En fait, il avait un avis sur tout (rires) ! C’est un guitariste incroyable, quelqu’un de très humain, et un véritable leader dans l’âme. Nous avons tourné avec lui en mai 2019 pour son album solo, « The Atlas Underground ». Il s’occupait de tout, des relations avec les médias et même des problèmes que nous pouvions rencontrer en tant que groupe. Quand tu parles avec lui, tu as l’impression que tout prend un sens à la fin de la discussion…

Edgey Pires : Il a cette faculté de régler les choses juste en te balançant une phrase d’une logique implacable. J’ai cherché pendant des heures quelle nouvelle guitare je pouvais acheter et Tom m’a donné son avis : « une guitare, c’est juste un morceau de bois avec des cordes, qu’elle soit faite en Chine ou pas. Et ce sont tes doigts qui lui donneront le son. Alors arrête de tergiverser et achète celle qui te fait plaisir ! »

En tant que guitariste, avec Tom Morello dans le studio, tu devais ressentir une certaine pression, non ?

Edgey Pires : Mon estomac ressemblait à un volcan tellement j’étais tendu ! Mais après quelque temps, j’ai totalement évacué cette pression. Tom ne te juge pas d’un point de vue technique. Il te regarde comme un être humain, avec ta propre personnalité et tes émotions. Il a parfois fait des compliments sur nos concerts parce que ce qui lui importe, c’est le côté showman du musicien, quel que soit son niveau technique. À l’occasion d’un festival en Espagne, à la fin de notre set, Tom Morello nous a avoué qu’il avait de loin préféré le nôtre à celui de Jay-Z et Beyonce. Quand un de tes guitaristes préférés te dit ça, tu t’en remets difficilement !









13/11/2015 « À l’époque de notre premier album, notre manager était vraiment en dessous de tout. Wanted Man devait être le single qui allait cartonner et nous faire connaître dans le monde entier. Mais cet idiot n’a jamais réussi à nous faire passer à la radio ou à décrocher une couverture médiatique digne de ce nom. Nous avions l’impression que c’était un vrai sabotage en règle. La seule chose que je ne regrette pas, c’est que ce gars a été incapable de nous mettre sur la tournée qui devait nous faire jouer au Bataclan lorsqu’il y a eu les attentats (en première partie d’Eagles Of Death Metal, ndlr), parce que nous serions sans doute morts. Nous avons pour habitude après nos concerts de rester au stand de merchandising pour parler avec nos fans. Et lors de cette horrible soirée, c’est à cet endroit que les premières personnes ont été touchées. »

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Olivier Ducruix
15/5/2020
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