En prenant le parti de se passer de chanteur, The Lumberjack Feedback s’est affranchi des structures classiques couplet/refrain en privilégiant les ambiances. Une manière d’opérer qui colle parfaitement au style plombé du groupe, mélange opaque de sludge, de doom et de post-metal. « Au départ, c’est un choix par défaut, mais nous en avons fait notre force. Non pas que le chant soit une contrainte, nous n’y pensons pas quand nous composons, tout simplement. Nos morceaux ne racontent pas d’histoires, ce qui ne nous empêche pas de transmettre des émotions via les différentes ambiances qui définissent notre musique. » Une musique instrumentale, très cinématographique au final, libre dans son architecture, qui demande cependant certaines exigences. « Il n’y a pas vraiment de pièges à éviter ou de règles à respecter, mais il faut quand même mettre des limites pour ne pas se retrouver avec des morceaux de 40 minutes qui ne peuvent que satisfaire ton ego de musicien. Il faut savoir condenser, voire même simplifier, certaines idées. » L’absence d’un frontman n’est pas la seule particularité de The Lumberjack Feedback. En effet, la formation nordiste a opté pour une paire de batteurs. « Cela nous donne beaucoup plus de liberté et nous permet d’ajouter encore plus d’intensité ou de subtilités selon les besoins des morceaux. Et en live, ça apporte énormément, tant au niveau visuel que de la puissance dégagée sur scène. » Pour leur second album, les Lillois se sont débrouillés seuls, un choix là aussi par défaut, le groupe ayant dû faire face à quelques mésaventures. « Nous aurions aimé travailler avec un producteur. Tout était calé, mais cela n’a pas été possible pour des raisons financières, mais également parce que nous avons rencontré un label malhonnête que nous ne citerons pas... Nous avons donc géré nous-mêmes les prises dans notre studio/local de répétition avec l’aide de notre ingé son live, produit le disque, et nous nous sommes occupé du mastering, le mix étant confié à Olivier T’Servrancx du Electrik Box Studio. » Débrouillards, les gars de TLF le sont. Preuve en est avec le clip du groupe pour le morceau Therapy ?, entièrement réalisé avec un iPhone. Vous avez dit DIY ?