L’album s’appelait « Under The Reefs » : en 2017, pour une création live aux Nuits Botanique, le guitariste-compositeur Clément Nourry mettait sur pied un trio à même de le reproduire en concert... et même un peu plus. Ainsi naquit Under The Reefs Orchestra, une formule à trois, guitare/batterie/sax, « flexible et organique sur scène », où le saxophone basse produit « un son énorme », et vient jouer un rôle essentiel dans son dialogue avec la guitare. Un univers tout en liberté instrumentale où se bousculent Moondog, Jim O’rourke, Talk Talk, dans sa dimension expérimentale, des bandes-originales de films (“Paris Texas” par Ry Cooder, Neil Young sur “Dead Man”, Ennio Morricone...) et des passions guitaristiques allant de John Frusciante à Marc Ribot, en passant par John Lee Hooker et Atahualpa Yupanqui. Trois ans après le groupe publie son premier disque, sans sacrifier la spontanéité qui prévalait au commencement : un « Polaroid sonore » enregistré en deux jours seulement, pour « capturer le son du groupe dans toute sa fraîcheur, sa nouveauté, dans tout ce qui nous échappait ! » Il y a le goût de l’improvisation et « la libération du geste » venus du jazz et des ambiances aux confins du post-rock pour une « bande-originale de l’apocalypse écologique » qui se dessine à l’horizon : sans prétendre véhiculer un message, mais plutôt pour « apporter une pièce au puzzle émotionnel auquel on est confronté. Cette musique aborde de front les sensations de vide et d’angoisse, mais pour y apporter un réconfort, une “consolation”. L’engagement écologique en tant que musicien, ça n’est pas quelque chose de très spectaculaire : aller voir des petits concerts près de chez soi, s’intéresser et s’impliquer dans la scène musicale locale, éviter d’acheter des pédales chez Thomann, privilégier la seconde main... En bref, entretenir les circuits courts ! C’est essentiel. »