L’histoire de Untitled With Drums a commencé avec quelques morceaux mis sur Bandcamp par le chanteur/bassiste de la formation clermontoise. « En 2014, l’idée de départ n’était pas forcément de faire un « vrai groupe ». Certains d’entre nous jouaient dans d’autres formations. Quand tout s’est arrêté, vers 2016, nous avons enregistré une démo pour Untitled With Drums. Le résultat nous a tellement plu que nous avons décidé un an plus tard de le diffuser et de le sortir en physique. » Avec un premier EP en poche, le quintette continue de peaufiner son style, travaille sans relâche sur le son qu’il souhaite obtenir pour finalement aboutir à « Hollow », un album forcément plus abouti que sa précédente production, qui « n’aurait sûrement pas donné le même résultat s’il avait été conçu dans la hâte. » Pour mener à bien cette entreprise, UWD a fait appel aux oreilles avisées de Serge Morattel (Lofofora, Hey Satan, Knut, Headcharger…). « Même si nous nous sommes bien préparés avant d’arriver dans son studio (le Rec Studio, basé à Genève, ndlr), il a su mettre le doigt sur tout ce qui pouvait être amélioré dans les morceaux. Serge nous a poussés à assumer nos choix et ainsi casser cette demi-mesure que nous avions lors de l’enregistrement du EP. C’est probablement ce qui donne ce relief à "Hollow". » Entre la force instinctive d’une certaine noise estampillée années 90, une période musicale « qui dégage une énergie brute », et les grands espaces sonores du post-rock, Untitled With Drums a su tracer son propre chemin, avec pour balises des noms plus ou moins connus, des Deftones à Slint, en passant par Failure, un groupe qui fait l’unanimité chez les Clermontois, « en plus d’être encore une source d’inspiration en 2020. », ou encore Shipping News, dont l’un des titres a directement inspiré le nom de Untitled With Drums. « Nous sommes tous fans des formations des années 90/début 2000. "Flies The Fields", l’album dont est extraite la chanson Untitled With Drums, nous touche particulièrement dans sa globalité. Difficile de trouver une explication à cela, si ce n’est que nous cherchons à transmettre les mêmes sensations avec notre musique. » Ce mélange jubilatoire, à la fois férocement tendu et judicieusement envoûtant, a su convaincre une poignée de labels français et étranger de soutenir les Clermontois dans leur aventure. « Travailler avec tous ces labels, c’est un peu une obligation, parce qu’il est difficile aujourd’hui pour des groupes comme le nôtre de trouver une unique structure capable d’assumer seule la sortie d’un disque à l’échelle mondiale, de son financement à sa promotion. Cela permet de multiplier les relais, de rencontrer de nouvelles personnes, comme celles de Seeing Red Records, notre label américain spécialisé d’habitude dans les musiques extrêmes. Mais nous avons beaucoup ramé. C’est dommage que cela nécessite autant d’énergie, mais c’est aussi super agréable de voir que sa musique peut plaire en dehors de son champ d’action habituel. »
Avec en tête de liste Young Harts, Untitled With Drums plonge à nouveau Clermont-Ferrand dans son glorieux passé, celui où la capitale de l’Auvergne était considérée – à juste titre – comme l’une des villes les plus rock de France dans les années 80 et 90, voire même au-delà. « À cette époque, il y avait un gros phénomène d’émulation, c’est peut-être encore le cas aujourd’hui. C’est une petite ville dans laquelle tous les groupes se mélangent : le claviériste d’UWD joue dans Niandra Lades, une formation qui existe depuis 10 ans, deux autres membres du groupe officient dans Aalborg, un projet plus récent. Finalement, pas mal de choses peuvent se passer avec peu de personnes. Mais bon, cela ne doit pas faire oublier les difficultés que nous rencontrons quant à trouver des concerts. Nous avons peu de lieux pour accueillir des groupes, bien moins qu’à l’époque… Heureusement, pas mal d’organisateurs se démènent pour proposer des soirées et nous en organisons parfois également avec notre asso Juggernoise. Nous sommes loin d’être les plus actifs, il y a des structures qui se bougent sacrément plus (Page Blanche, Black Moon Temple…). C’est sûrement moins médiatisé qu’il y a quelques années, mais beaucoup de gens font encore le maximum pour rendre la ville vivante musicalement. »