Washburn ressort sa Idol, une guitare aux allures classiques née il y a 20 ans, et qui surprend grâce à un look vintage revisité et une électronique aux possibilités sonores étendues.
Le retour d’une « vraie » distribution en France pour Washburn nous a permis d’apprécier l’excellent rapport/qualité prix d’un modèle comme la Parallaxe PXM10 testée dans le numéro 312. Une ligne metal (dont une partie fut développée à l’époque avec Ola Englund), qui ne doit pas faire oublier que Washburn est une marque ancestrale (fondée en 1883), qui s’est fait un nom avec des modèles acoustiques, puis des solidbody électriques dans les années 80 et 90 (N4 Nuno Bettencourt). Parmi elles, l’Idol, produite une première fois en 1999, puis remis à jour à deux reprises (2007 et 2010). La Standard 26 s’inspire de la toute première version, la WI64, une single-cut dont les grandes lignes, accastillage et micros humbucker inclus, évoquent une Les Paul revisitée. Le corps est plus fin et l’accès aux aigus bien dégagé pour aller chercher les dernières cases. L’arrière du corps (avec chanfreins) et la découpe au niveau de la jonction avec le manche (collé) sont les témoins d’une approche plus moderne pour faciliter le confort de jeu. Esprit Gibson aussi côté bois et conception, avec de l’acajou sur l’ensemble de la guitare, une touche en ébène et un chevalet type Tune-O-Matic. Un équilibre vintage/moderne évoquant certaines PRS comme la Starla.
Sensations rock Quand ou prend la guitare en main, sa légèreté et sa maniabilité font finalement plus penser à une SG qu’à une Les Paul, l’équilibre en position de jeu debout en plus (la tête de la guitare ne plonge pas lorsqu’on lâche le manche). Les sensations sont par ailleurs relativement proches et les repères quasiment les mêmes puisque le sélecteur de micros se trouve, comme sur une SG, à proximité des potards de réglage. Et en toute logique, avec deux micros humbucker au programme, on a surtout envie de riffer en territoires rock. Ça le fait, et même encore mieux que sur certaines versions antérieures équipées à l’époque de micros maison. Car désormais, l’Idol s’habille en Seymour Duncan (une transformation entamée avec les précédentes mises à jour du modèle). Le ‘59 au manche possède un son de PAF classique qui fait le job sans broncher. Le Custom 5 du chevalet possède une belle pointe dans les aigus, qui aide à percer dans le mix et un généreux niveau de sortie, pour un rendu plus moderne. Les sons crunch sont excellents, tout comme ceux plus saturés. C’est un peu moins probant sur les sons clairs... jusqu’à la mise en action de l’arme secrète de cette guitare.
Fausse tonalité, vrai son À côté des potards de volume, les deux autres attirent l’attention avec une sérigraphie peu discrète (voire grossière, dommage pour le look général de la guitare) qui annonce la couleur : VCC (pour Voice Contour Control) et non tonalité. Vous avez sous les doigts une incroyable palette de son allant du humbucker au micro simple, comme une sorte de split ou de coil tap dosable. Et c’est redoutable ! Ça ne sonne pas comme un simple gadget : la polyvalence de l’instrument est décuplée, ouvrant le champ sonore. On ne regrette même pas l’absence de tonalité qu’on aurait à coup sûr moins bidouillée une fois trouvé le sweet spot des humbuckers. Vingt ans après sa création, l’Idol mérite une vraie attention, ne serait-ce que pour son potentiel sonore, surtout à ce tarif. Guillaume Ley
Caractéristiques
Avant la tendance Si on retrouve souvent des splits de micros (ou des systèmes coil-tap pour un rendu sensiblement identique) sur les guitares modernes en quête de polyvalence, leur utilisation se résume souvent à un Push/Pull ou à un sélecteur dédié. Avec son système Voice Contour Control (VCC), Washburn permet un dosage plus subtile. Soulignons que le modèle en a toujours été équipé, depuis l’Idol WI64 en 1999 jusqu’à aujourd’hui, en passant par les différentes rééditions (en 2007 et 2010). Un système mis au point par le génial Trevor Wilkinson, qui n’en était pas à sa première innovation. Outre l’avantage du dosage, le VCC permet d’avoir un son de single coil sans bourdonnement ni buzz (un peu comme un micro simple noiseless) et demeure passif. Il ne nécessite donc pas de préampli ni de pile 9V pour fonctionner.