Ce n’est qu’une question de jours pour que l’annonce soit enfin officialisée : l’édition 2020 du Hellfest devrait être reportée à l’année prochaine.
Dans une interview donnée au quotidien Ouest-France (à lire ici dans sa totalité), Ben Barbaud, le directeur du Hellfest, explique sans langue de bois les différentes problématiques auxquelles le festival est confronté suite l’épidémie du Covid-19 et pourquoi l’annonce de son report n’a pas encore été faite. « On ne peut pas le dire officiellement. Qui peut imaginer qu’on autorise en juin et juillet des festivals réunissant 60 000 personnes, dont 20 % d’étrangers dans notre cas, tous collés les uns aux autres, alors qu’on sait qu’il y aura sans doute quelques cas de Covid-19 à droite à gauche ? Les festivaliers ne comprennent pas pourquoi on n’annonce pas l’annulation. On attend que le gouvernement décide, comme c’est probable, de prolonger le confinement et l’interdiction de rassemblement, au-delà du 15 avril. Ça nous permettra de faire marcher la clause de force majeure prévue dans nos contrats avec les artistes. Dès lors, on ne pourra plus, matériellement, monter le festival en temps et en heure pour les dates prévues (19 au 21 juin 2020. Ndr). Ça permettra de justifier l’annulation. Mais si demain, je prends seul la décision, on pourra me reprocher d’avoir annulé de façon unilatérale, et donc il faudra payer. »
Finances et report Oui, il faudra bien payer. Et question finances, le Hellfest est déjà dans le dur, avec plus de 2 millions de pertes sèches annoncées, des « salaires payés pour un festival qui n’aura sans doute pas lieu » en passant par les investissements sur le site rendus possibles grâce à des emprunts bancaires. Vu cette situation aussi délicate qu’inhabituelle, pourquoi ne pas prendre la décision de reporter l’événement non pas à l’année prochaine, mais à septembre 2020 ? « On n’est pas sûr que la crise soit totalement derrière nous en septembre », explique Ben Barbaud. « Mais surtout, ce ne sera plus la même qualité. Les groupes américains ne viendront pas. Ils sont en train de vivre ça en ce moment dans leur pays, et la santé est un sujet sensible. Ils vont tous annuler leurs tournées. Une édition en septembre, ce serait moins bon, et les festivaliers seront plus nombreux à demander le remboursement, c’est logique. Je préfère reporter d’un an. » Le Hellfest a les reins solides et une notoriété mondiale bien assise, ce qui devrait permettre au festival, complet chaque fois avant même que sa programmation soit dévoilée, de traverser cette tempête. Mais quel sera le futur des autres rassemblements plus modestes qui ont lieu dans cette même période ? Et quand le confinement actuel pourra être réellement levé ? Deux questions que tout le monde se pose et qui restent, hélas, sans réponse aujourd’hui…