Fin août, le festival Rock En Seine a joliment fêté ses 20 ans d’existence avec une programmation éclectique.
Deux décennies d’existence pour un festival, ça n’est pas rien. Et ça force même le respect. Certes, le rock des débuts n’est plus forcément le style de prédilection de l’événement parisien lorsque, à une certaine époque, on pouvait lire sur les affiches les noms de Queens Of The Stone Age, Tool, Foo Fighters, Green Day, Nine Inch Nails, et bien d’autres encore. Aujourd’hui, le festival se veut plus (trop ?) éclectique, avec une programmation allant de la pop à l’électro, en passant par les musiques dites urbaines… et le rock. Au sens très large du terme.
Succès
Durant les quatre journées de programmées (dont une, le mercredi, entièrement dédiée à la gente féminine avec Billie Eilish en tête d’affiche), Rock En Seine a accueilli 144 000 festivaliers – 76 concerts répartis sur 5 scènes – et peut se targuer d’avoir affiché complet trois jours sur quatre. Des chiffres rutilants qui ont entraîné certains couacs dans l’organisation (entrée du festival, attentes interminables aux stands de nourriture, toilettes impraticables aux heures de pointe) et des problèmes trop souvent récurrents depuis les dernières éditions. Point positif et pas des moindres : la Golden Pit, l’espace de la discorde en 2022 réservé à un public plus fortuné et qui gâchait visuellement la grande scène (surtout pour la majeur des premiers rangs), a été rebaptisée Garden (dites-le avec des fleurs) et surtout réduit de manière conséquente.
Les indés font la loi
Entre le concert insipide de Placebo et la prestation chaotique de The Strokes (problèmes de son, musiciens dans la pénombre, frontman qui enchaînait les blagues douteuses et dont la voix était loin d’être juste), avouons-le sans ambages, ces deux grosses têtes d’affiche ont sérieusement déçu. Heureusement, Cypress Hill (la grande classe), The Chemical Brothers, Foals (un groupe décidément toujours aussi impressionnant sur scène) ou les Yeah Yeah Yeahs étaient au rendez-vous. Finalement, les vrais coups de cœur et/ou révélations se trouvaient sur des scènes plus ou moins petites : Brutus et son post-metal de premier choix, Pogo Car Crash Control qui a fait exploser la (trop petite) scène Firestone avec son puissant mélange de metal et de punk, Viagra Boys pour une leçon de post-punk groovy, Amyl & The Sniffers, véritable tornade punk rock irrévérencieux, Turnstile et son hardcore totalement revisité, le groove incandescent de Nova Twins, tout comme celui d’Altın Gün dans un registre certes plus world/psyché, mais tout aussi bouillonnant… Sans oublier, pêle-mêle, les excellents concerts de Parlor Snakes, The Amazons, Coach Party, The Murder Capital, Young Fathers, Be Your Own Pet… Bref, il y avait de quoi passer d’excellents moments durant ces quatre jours bien remplis, qu'ils soient festifs ou intenses. Et même si on aimerait un peu plus de musique gorgée de décibels (sans forcément tomber dans le « c’était mieux avant »), ne boudons pas notre plaisir : Rock En Seine a dignement soufflé ses 20 bougies. À l'année prochaine !
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