Avec ce troisième album, Brieg Guerveno a réussi le difficile pari d'associer ses influences (le rock progressif des années 70, le black metal) avec son amour pour la langue bretonne. Sur le papier, ça n'était pas spécialement gagné d'avance, même si le rock ultra pêchu de Kvelertak chanté en norvégien a depuis fait valser quelques préjugés tenaces. Le résultat est pourtant une sacrée réussite dans le genre. À ranger quelque part entre Opeth, King Crimson et Porcupine Tree, « Valgori » le bien nommé (rêverie dans la langue de Molière) est un véritable voyage sensoriel dans lequel la guitare a une place de choix (Brieg Guerveno est endorsé par la marque Reverend Guitars) et une belle preuve que la musique bretonne n'est pas forcément synonyme de folklore et ne se résume surtout pas à Nolwenn Leroy et Dan Ar Braz. À consommer sans modération accompagné d'un lait Ribot, médaillé d'or de préférence. Olivier Ducruix